L’indéfendable Francis Evrard

Indéfendable. Francis Evrard avait déjà été condamné à trois reprises depuis 1975. A chaque fois, le motif était grave. Attentats à la pudeur ou viols sur mineurs. A chaque fois, Francis Evrard est pourtant sorti de prison après avoir vu quelques psychiatres réfléchir à ses névroses. Cette fois, la cour d’assises de Douai ne croit plus la rédemption possible pour celui qui a reconnu avoir violé un enfant, Enis, après l’avoir torturé: »Monsieur Evrard, on ne peut rien pour vous. Je ne veux pas prendre le pari sur la tête d’enfants que vous allez changer », a ainsi affirmé Luc Frémiot, avocat général, avant d’ajouter: « Vous avez joué au yo-yo avec les experts et les juges. Moi je ne vous suis pas. La fin de la partie est sifflée, maintenant c’est le jour des responsabilités.« 

A peine un mois après sa sortie de prison

Dès le premier jour du procès, Francis Evrard a reconnu les faits. Il a avoué avoir enlevé l’enfant de 5 ans, le 15 août 2007 à Roubaix. C’est à dire, à peine plus d’un mois après sa sortie de la prison de Caen où il venait de purger vingt années de réclusion pour des faits similaires. Une récidive impardonnable qui devrait lui valoir la peine maximale. A savoir, une période de sûreté de 22 ans et un suivi socio-judiciaire sans limitation de durée.

Le procès qui vient de se terminer n’a en plus fait qu’empirer l’image – si cela était encore possible – du criminel. Visiblement perdu entre tous ses mensonges, Francis Evrard a ainsi osé devant le père de la victime: « Enis n’a subi aucun préjudice physique, que je sache. » Il a même tenté de se faire passer pour une victime abandonnée par le système judiciaire: « Si j’avais eu un traitement chimique, je ne serais pas ici. Depuis ma libération de Caen le 2 juillet, on m’a laissé faire ce que je voulais. » Et ce qu’il voulait, c’était l’horreur. Indéfendable…