Collectif Les morts de la rue

« Ils sont bien des nôtres, ils nous ressemblent, ils font partie de nous. Et c’est pourquoi la rencontre de ces témoins incontournables de la difficulté de vivre révèle la réalité occultée de notre société, et devrait être le moyen d’une prise de conscience. Avant de s’interroger sur l’identité nationale, la France ne pourrait-elle pas s’interroger sur la solidarité nationale ? »

Voici un extrait du discours hommage aux morts de la rue prononcé par le collectif du même nom le 18 novembre dernier sur la place du Panthéon.

Créé en 2002, le collectif les morts de la rue, œuvre pour la recherche, la réflexion et la dénonciation des causes souvent violentes des morts de la rue, pour des funérailles dignes de la personne humaine, pour l’accompagnement  des morts isolés et des proches en deuil, sans distinction sociale, raciale, politique ni religieuse.

Ses membres réalisent et publient chaque année une liste recensant ceux qui ont perdu la vie dans la rue. Une liste qu’ils qualifient « d’artisanale », et de « non-exhaustive » mais qui reste la trace la plus fiable et complète qui soit en la matière.

Si l’espérance de vie nationale aujourd’hui en France tourne autour de 80 ans, l’âge moyen des décès dans la rue n’atteint pas les 48 ans.

« Aucune personne de la rue ne doit être oubliée une deuxième fois, dans sa mort. »

Suivant ce précepte, le collectif organise des célébrations annuelles alternativement interreligieuses (temple de l’Oratoire, Mosquée Adda’wa, St Eustache, Centre Bouddhiste Rigpa…), et civiles (Place des Innocents, Piazza du Centre Pompidou, Trocadéro, jardin des Halles…). Il s’agit de temps de commémoration, mais également de temps militants.

Clamer que la rue tue, et pas seulement en hiver comme le prouvent les chiffres, c’est interpeller l’opinion et les pouvoirs publics sur les politiques en matière de logement et de réinsertion.

On peut retrouver sur le site collectif des détails sur l’ensemble des actions menées. On peut également y consulter de nombreux articles, une mini-enquête intitulée « Une personne vit dans la rue en bas de chez moi » ainsi que des liens vers d’autres associations engagées.

Site du collectif : www.mortsdelarue.org

Site du journal partenaire Médiapart : www.mediapart.fr

Crédits photo : hommagepantheon©collectiflesmortsdelarue


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