Faut-il rouvrir les maisons closes ?
La prostitution est un problème sans cesse d’actualité. La loi Marthe Richard de 1946 a mis fin aux bordels légaux, qui étaient encadrés par la police et soumis à des contrôles sanitaires. La dernière loi en date, celle de 2003, mettait un point d’orgue à la criminalisation de la prostitution, sanctionnant le racolage passif de 2 mois d’emprisonnement et 3750 euros d’amende. Pourtant, l’idée de rouvrir les maisons closes émerge dans la tête des politiques. Chantal Brunel, députée UMP y est favorable, afin de mieux protéger les prostituées. Même la conservatrice Christine Boutin avait exprimé son approbation, avant finalement de se rétracter « Faut-il retrouver les maisons closes ? Après tout, s’il s’agit de mieux suivre les prostituées sur le plan sanitaire et de mieux les protéger au niveau de la sécurité, pourquoi pas ». Un sondage révèle que 59% des Français sont favorable à celle-ci
La réouverture des maisons closes, une évidence ?
Les maisons closes permettraient de protéger les filles. Le client serait dans l’obligation de se soumettre au règlement de l’établissement, entre autre au port du préservatif, qui n’est pas encore systématique dans le milieu. La sécurité serait également garantie face à des clients violents. Mais au delà des questions de sécurité et d’hygiène, celle de l’intégration des travailleuses du sexe dans la société pourrait être totalement remise en question. La prostitution légalisée serait un moyen pour les filles d’accéder à une protection sociale et à une retraite. Les maisons closes deviendraient un moyen efficace de lutter contre le proxénétisme et permettrait de facto de faire face aux vagues d’immigration sexuelle des pays de l’Est ou d’Afrique. Car il ne faut pas se leurrer beaucoup de jeunes femmes parfois mineures arpentent les rues sous la contrainte de proxénètes. Un autre avantage et non des moindres serait la réappropriation de certains endroits, où errent chaque nuit des centaines de prostitués : le bois de Boulogne, le bois de Vincennes … Le but : encadrer la prostitution pour mieux protéger les prostitués et éviter les dérives.
La réouverture, un problème éthique?
La réouverture des maisons closes pose des problèmes éthiques et légaliserait d’une certaine manière un esclavagisme sexuel. Dans une société où les revendications féministe sont de plus en plus nombreuses, une décision politique en faveur de la réouverture susciterait une tôlée légitime chez les associations de défense des femmes.Le Syndicat du travail sexuel (STRASS) a expliqué lui aussi son opposition à la réouverture des maisons closes. Voici les principales raisons résumées :
« 100% des revenus issus du travail du sexe doivent revenir au travailleur lui-même. »
« Nous refusons qu’une personne tierce nous impose ou influe dans le choix de nos clients, de notre prévention, de nos pratiques et de nos tarifs. »
« Seul le port du préservatif protège et le dépistage obligatoire n’est en fait utilisé que pour inciter les travailleurs du sexe à accepter des rapports non protégés et à appliquer des politiques d’exclusion à l’égard des travailleurs séropositifs. »
« Nous refusons d’être mis à l’écart de l’espace public dans des endroits fermés et espaces réservés ou cachés. »
Face au problème majeurs de la prostitution, et à l’échec de la loi Sarkozy, un encadrement serait le meilleur moyen pour lutter contre les dangers de la prostitution, entre autre, le proxénétisme. Bien qu’on en parle depuis les années 1990, le chemin est encore long et le débat doit être engagé par le gouvernement.
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