A Rome, conduis toi en Romain !
On ne vous répète plus les dictons communément associés à Rome. Les « Tous les chemins mènent à Rome », « Rome ne fut pas construite en un jour » et consorts…Mais avez-vous déjà entendu le proverbe « A Rome, conduis-toi en Romain ! » ? Bien décidée à suivre cet adage, je me mets en route pour la Ville Eternelle. Seul problème au demeurant: qu’est-ce qu’un Romain ??
Jour 1 : A Rome, conduis-toi en touriste
Mais à l’italienne bien sûr. Lever en douceur vers 10h donc, petit-déjeuner sur la terrasse et on se met en route tranquillement. Première étape : le Colisée. Et là, on se prend toute la masse de touristes qui veulent leur photo souvenir. Pour ce qui est de pénétrer à l’intérieur de cette arène mythique, il faut compter une bonne heure. Ca ira pour nous, non merci. Mes amis et moi concluons d’un commun accord qu’un arrêt par la pizzeria la plus proche est bien plus sage. A la carte, pizza ou pasta et rien d’autre. N’y voyez pas un choix outrancièrement restreint. Je rappelle à notre arrogant Parisien de base que parler pasta en Italie, c’est comme parler femmes. Il en existe de toutes les sortes et aucune n’est comparable: entre penne, ravioli, spaghetti, tortelloni, cappelleti…
Bien repus, nous reprenons notre petite escapade dans les rues de Rome. Forums romains-photo-statue de César-photo-autel de la patrie-photo.
La deuxième grande étape de la journée nous mène à l’incontournable fontaine de Trevi. Et encore une fois, nous nous prenons la vague de touristes qui vendraient femme et enfant pour leur photo. Quels moutons ces touristes ! Ce qui ne m’empêche pas de me frayer un chemin à travers la foule, à coups de coude, afin d’obtenir ma photo souvenir et de jeter ma pièce dans la fontaine.
Troisième et dernière étape de la journée: la fontaine de Navona. Moins connue que celle de Trevi, son histoire est pourtant particulièrement cocasse ou « romaine » (à vous de juger). La légende veut que deux architectes se soient disputés la construction de l’édifice qui fait face à la fontaine. Pour se venger, le perdant aurait construit la fontaine de Navona, qu’il a supplantée de personnages reculant de peur, tant la construction de l’édifice est mal faite et qu’elle menace de s’écrouler sur eux à tout instant. Il n’y a que la fierté romaine pour en arriver à un tel combat de coq…Retour à la maison, en passant par la case supermarché. Au menu : gorgonzola, tomate, jambon sec… A Rome, la diète méditerranéenne tu adopteras.
Jour 2 : Plongée dans les mystères de l’esprit romain
Un périple à Rome ne peut se faire sans son traditionnel Da Vinci Code Tour ou son pèlerinage à St-Pierre (c’est selon). Direction le Vatican, l’Etat souverain le plus petit du monde. Et la densité de religieux, de nonnes et de boys scouts la plus importante avec Lourdes. Arrêt photo sur la place St-Pierre noire de monde. Là aussi, la visite de la basilique sera pour une autre fois. Quelle piètre touriste que je fais ! Que nenni ! Nous poursuivons notre périple à travers les ruelles de Rome. Le charme italien dans toute sa splendeur nous enchante ! Après un arrêt pizza de rigueur, promenade dans l’immense parc qui entoure la villa Borghese, dont nous ne verrons pas même l’ombre, préférant de loin sacrifier à la traditionnelle siesta dans l’herbe.
Dans un dernier effort, nous nous traînons vers la Plazza di Spagna : une petite église en hauteur qui surplombe des escaliers dignes de notre Montmartre parisien. Encore une fois, il y a foule. Mais cette fois, les autochtones occupent les marches en couples enlassés ou en dragueurs au regard affûté. Ce qui m’arrête un instant sur le mâle italien. Prédateur naturel parmi la gente féminine, le mâle italien avance à pas de coq avec sa bella ou en bande. L’habillent des lunettes de soleil kitsch à souhait et des vêtements au goût douteux. Son représentant dominant, en la personne de Sylvio Berlusconi, aime à jouer le séducteur, même après avoir passé la date de péremption. Dernier méfait en date: El Cavaliere s’est rendu à la fête d’anniversaire d’une jeune fille de 18 ans. Qu’à cela ne tienne, la digne Mme Berlusconi demande des excuses publiques. Ce que lui refuse bien sûr notre macho national. N’y tenant plus, l’épouse bafouée annonce donc sa demande de divorce à travers La Repubblica. Un air de déjà-vu: si si, notre Britney Spears internationale nous avait fait la même il y a quelques années…
Dernier jour : A Rome, conduis-toi en Romain…
…et accorde-toi un jour chômé à la plage de Sperlonga ! Mot d’ordre de la journée: farniente. Méditant sur cette singulière expression, nous statuons que l’italien est bien la seule langue au monde à compte dans son répertoire un mot pour dire : ne rien (niente) faire (fare). Sur cette méditation, je mesure tout le sens du dicton qui accompagne mon voyage et en savoure toute la sagesse.
« Pourquoi choisir Berlin pour son année Erasmus ?Laurent Lafitte »