« Père » de Strindberg
C’est au cinéaste Arnaud Desplechin qu’a été confiée la mise en scène de cette œuvre rarement jouée (dernières représentations au Français il y a 24 ans !), à la demande d’Eric Ruf. Arnaud Desplechin signe sa première mise en scène théâtrale mais l’œuvre de Strindberg ne lui est pas inconnue et il se souvient avoir été bouleversé par « Père » lors d’une représentation à laquelle il avait assisté dans les années 90. Il s’empare donc avec ferveur et passion de cette histoire entre un capitaine et sa femme qui se déchirent autour de l’éducation et l’avenir de leur fille. Entre l’amour et la haine, l’autorité et la soumission, le rapport de force et les interrogations font sombrer le père dans la folie. Après « Mariés ! » et « Inferno », Strindberg s’attaque une fois de plus aux affres de la vie à deux, à la guerre des sexes, à la destruction de la famille.
Même si l’on sent que Despechin n’est pas habitué aux exigences de la scène – notamment dans le volume sonore des voix des acteurs qu’on aurait aimé plus haut pour une meilleure compréhension de tous les mots- il n’en sert pas moins avec finesse et justesse le texte de Strindberg. (photo Vincent Pontet, Collections Comédie-Française)
Jusqu’au 4 janvier 2016
Comédie Française, salle Richelieu
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