Cunégonde au sex shop : portrait d’une blogueuse
« Inspectrice des impôts, rien ne prédestinait Cunégonde à travailler dans un sex-shop. Les tribulations d’un couple soudainement confronté à l’univers impitoyable des sex toys… »
Cunégonde (OUI, c’est son vrai nom, mais vous pouvez aussi l’appeler « Cuné ») est une pétillante jeune femme qui a travaillé pendant huit ans aux Impôts. Si, c’est une information capitale. Parce que maintenant, Cunégonde est employée dans un sex shop. Hein ? Ah bon, c’est pas un sex shop ? C’est un Lovestore. Au temps pour moi.
Revenons à Cunégonde. (On parlera de son lieu de travail plus tard.) Passer des Impôts à la vente de sex-toys est une reconversion peu banale et à laquelle les conseillers Pôle Emploi ne pensent pas forcément d’emblée (dommage). Et pour Cunégonde, ce qui ne lui convenait pas dans sa vie d’avant, c’était « la banalité et la routine ». Elle aspirait à « quelque chose d’excitant dans tous les sens du terme », mais comme elle est « nulle en danse », elle a fait une croix sur le striptease et a « postulé à Passage du Désir« .
Grand bien lui en a pris (sans mauvais jeu de mot). Parce que du coup, Cunégonde, elle en a fait un blog : « Je ne pouvais quand même pas passer à côté. » Intitulé « Cunégonde au sex shop » (et pourquoi d’abord ? je croyais que c’était un Lovestore ?), il y parle de sexualité, de sex toys, d’accessoires érotiques, de coups de gueule, de coups de coeur, etc… Et avec un humour qui donnerait des crampes aux zygomatiques d’un Jean-Pierre Bacri (puisqu’on vous le dit).
Mais attention, Cunégonde reste polie et bien élevée, instructive mais jamais éducative : « Je ne suis pas sexologue, je n’en sais pas plus que n’importe quelle fille lambda. (…) Le « langage chaudasse » je le réserve à mon mec. » Vous l’aurez compris, messieurs (et mesdemoiselles, après tout…), Cunégonde n’est pas célibataire.
Elle en profite d’ailleurs pour glisser une des clés de la réussite de la vie de couple : « Je défendrai corps et âme, jusque mon lit de mort, l’humour dans un couple. Et au pieu. Se marrer avec son partenaire jusqu’à en chialer de rire avant, après ou pendant un câlin, c’est vraiment un truc magnifique. » Le sexe et le rire. What else ? (La première qui me répond « le sexe et le rire avec George Clooney »…)
Cunégonde, en tout cas, a l’air d’avoir trouvé sa voie et de s’y épanouir. Parfois contrariante (elle soutient mordicus que l’achat de sex toys n’est pas déductible des impôts, un comble !), elle peut aussi être très gentille et accepter de donner des conseils sexo exclusifs aux lecteurs de Planète Campus :
1 / Connais-toi toi-même. Non, je ne déconne pas.
Parce que si tu ne te connais pas parfaitement bien, si tu maîtrises mal ton corps et ton plaisir, tu vas tout vivre en demi-mesure, voire passer à côté de pas mal de trucs qui auraient pu être géniaux.
Donc : branle-toi, explore tes fantasmes, expérimente avec des choses nouvelles avec des partenaires en qui tu as confiance.
2 / Assume-toi aussi, le grand problème du jeune c’est qu’il s’auto-pourrit la vie avec des questions absurdes genre » Et ça, c’est normal ? ».
Sexuellement, le mot « normal » n’a strictement aucune utilité. On parle bien évidemment de relations entre adultes qui ne portent pas atteinte à la dignité humaine, hein.
3 / Amuse-toi. Le sexe, c’est fait pour se faire du bien avant tout, pas pour créer des problèmes.
Ce à quoi nous rajoutons : protège-toi. Le sida tue toujours, les microbes ne sont pas une espèce en voie de disparition, et tu n’as peut-être pas du tout envie de tomber ou de mettre enceinte.
Le sexe est donc un plaisir avant tout, un moyen de s’épanouir et de partager des moments de complicité avec son/sa partenaire. Et ça n’a rien de sale, ni de glauque – d’où la création des Lovestores : « Le Lovestore est conçu pour l’épanouissement, la culpabilité mal placée tu la laisses dehors en entrant. Nos boutiques rue Saint-Martin et rue Sainte-Croix sont situées dans des zones chalandes, où on brasse un monde fou, personne ne se fait jamais dévisager en entrant. Elles sont ouvertes, lumineuses. On est dans un esprit « épanouissement du couple », on vend aussi bien des sex toys, des masturbateurs, que des petits cadeaux à faire à celui/celle qu’on aime. »
Tout le contraire d’un sex shop, en somme : « Le sex-shop, à mon goût, ça te vend de la frustration. Quand tu rentres, tu as presque envie de t’excuser d’être là. Tu fais le tour sur la pointe des pieds sous le regard torve d’une caissière très distinguée. Il règne une tension hyper chelou. Plus c’est sombre et mal présenté, mieux c’est. Tu trouves aussi du matos porno, chose que tu ne verras jamais en Lovestore. Quelque part, le sex-shop cultive une atmosphère culpabilisante. »
Bref, vous l’aurez compris, il n’y a aucune honte/gêne/culpabilité à rentrer dans un Lovestore. Et encore moins à aller lire le blog de Cunégonde, qui non seulement remonte le moral, mais en plus vous apprend tout ce que vous n’osiez pas demander.
What else ?…
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« Faut-il interdire la fessée ou non?Les extraterrestres existent sûrement : faisons profil bas ! »