Free. En bloquant les publicités, la Freebox fait le bonheur des publiphobes !
La nouvelle fonctionnalité « adblocker » de la Freebox crée le buzz sur la Toile. En permettant aux freenautes de bloquer automatiquement les publicités, elle fait le bonheur des publiphobes, mais suscite la colère des sites d’information qui vivent aux crochets de la réclame. La ministre de l’Economie numérique, Fleur Pellerin, rencontrera prochainement les éditeurs de Free pour solutionner le problème. Mais quel problème ?
Jeudi 3 janvier, l’opérateur par ailleurs fournisseur d’accès à Internet (FAI) Free a modifié sa Freebox en offrant la possibilité aux internautes de filtrer les publicités qui nourrissent – littéralement – les sites web. Parmi l’ensemble des nouveautés repérées par les freenautes lors de la dernière mise à jour de leur box – la résolution des problèmes de tonalité, l’optimisation du contrôle parental… – seule la fonction « adblocker » a déchaîné les passions. Pourquoi ? Parce qu’en désactivant « par défaut » les publicités supposées apparaître sur la Toile, elle met en péril de nombreux sites web, dont le financement est assuré à 100% par la réclame.
En revanche, la nouvelle version de la Freebox, dite bêta car inachevée, réjouit la communauté des publiphobes. Qui ? Vous savez ceux qui vandalisent les publicités placardées dans le métro pour dénoncer la société de consommation, Iceberg dont la réclame ne constitue que la partie émergée. Et c’est vrai que la pub semble souvent envahissante, voire polluante, qu’elle investisse la Toile, les ondes ou les murs de nos villes. Free rend-t-il réellement service aux internautes en leur permettant d’échapper aux publicités qui envahissent leur écran lorsqu’ils se connectent à Internet depuis leur ordinateur ou leur smartphone ? Car si le filtre publicitaire, dit adgate, s’est activé « par défaut » lorsque les freenautes ont allumé leur box jeudi dernier, ils peuvent facilement le neutraliser.
Le site spécialisé ZDNet met en avant la menace que constituerait la nouvelle fonction « adblocker » de la Freebox pour les sites d’information gratuits dont le modèle économique repose exclusivement sur la réclame. Sans recettes publicitaires, nombre d’acteurs de l’économie numérique, fondée sur la gratuité, seraient incapables de survivre. Free a voulu rassurer ces oiseaux de mauvais augure en estimant ce risque « exagéré ». L’opérateur a par ailleurs souligné qu’il serait « le premier concerné et probablement le plus touché ».
Vraiment ? Alors pourquoi les publicités continuent-elles de s’afficher sur le site web du Monde, quotidien dans lequel Xavier Niel, le PDG de Free, détient des parts ? Quoiqu’il en soit, la nouvelle fonction de la Freebox est une première qui fait beaucoup parler sur les réseaux sociaux.
Ainsi, la ministre de l’Economie numérique, Fleur Pellerin, s’est déclarée sur Twitter « peu fan de pub intrusive, mais favorable à une solution du type no opt out par défaut ». Comprenez une fonctionnalité antipub que les 5 millions d’abonnés à Free activeraient volontairement au lieu de la subir automatiquement. Mme Pellerin a par ailleurs annoncé par l’intermédiaire de son entourage qu’elle recevrait lundi 7 janvier les éditeurs de Free pour rechercher une solution.
Crédit photo : MEIGNEUX/SIPA
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