Les métiers de la médecine

La plupart des personnels médicaux interrogés se réjouissent d’exercer un véritable métier de contact. A l’hôpital comme en cabinet privé, le médecin ne travaille jamais de manière isolé.

«Je me verrais bien cancérologue». Tout juste sorti du lycée, ce futur étudiant rêvasse et réfléchit à voix haute, sur les marches ensoleillées d’un bâtiment parisien. «Cancérologue ça existe pas. On dit oncologue !», coupe net son ami… Bac S en poche, les métiers de la médecine vous intéressent mais leur classification vous semble un peu obscure ? Et pour cause, il existe plusieurs spécialités médicales, elles mêmes divisées en de nombreuses sous-spécialités. Retenons seulement ici que les pratiques, les conditions et les lieux d’exercice des métiers médicaux sont extrêmement variées.

Hôpital : les trois missions des personnels médicaux 

Première grande distinction : le cadre public/privé. En hôpital public, trois missions se conjuguent et «se déclinent au niveau des praticiens», explique Agnès Cornilleau, directrice des affaires médicales et de recherche au CHU de Tours : le soin des patients, l’enseignement de la médecine mais aussi la recherche médicale. Tout est dans le nom : les CHU sont en effet des centres hospitaliers universitaires, et sont à ce titre rattachés aux facultés de médecine. Selon leur statut, les praticiens ont l’obligation ou la simple possibilité de participer à chacune de ces trois activités, ce qui peut rendre la pratique du métier plus stimulante.

D’autant que l’exercice en hôpital public permet souvent de se confronter à des cas plus complexes ou à des pathologies plus lourdes qui nécessitent une collaboration étroite et permanente entre tous les spécialistes. Il n’est «pas rare que certains cas ou certaines opérations fassent l’objet d’une publication dans une revue médicale», explique ainsi Thibaut Duburc, interne au CHU de Lille. Attention toutefois, «poser le diagnostic que personne n’a jamais réussi à faire est un fantasme» surréaliste partagé par de nombreux étudiants en médecines au début de leur cursus, averti aussi le jeune interne. Derrière cette aspiration certainement, l’ombre du Dr House, médecin cynique mais omniscient sur TF1!

Le corps, cet objet non identifié

Le praticien en cabinet privé ne travaille pas non plus de manière isolée. Aux relations avec le patient s’ajoutent les contacts, en théorie fréquents, avec d’autres confrères et spécialistes lorsqu’il s’agit de prendre en charge un patient. Le coup de fil pour avis est fréquent dans la mesure où les pratiques médicales évoluent en permanence.

L’une des premières qualités du médecin est donc…de savoir lire. Spécialiste ou non – la médecine générale est depuis quelques années considérée comme une spécialité à part entière – le  médecin doit prendre connaissance des publications scientifiques : les revues médicales sont là pour ça. Elles relayent les récentes avancées en matière de recherche. L’AP HP (Assistance publique-hôpitaux de Paris) autorise ainsi l’accès à 300 revues médicales, pas moins, qui offrent aux médecins une source précieuse d’information. Un doute sur l’efficacité du budésonide et du nédocromil ? Sachez qu’ils  n’améliorent pas la fonction pulmonaire des enfants asthmatiques. C’est écrit en première page de la revue EBM, l’édition française d’un célèbre périodique médical publié en Grande-Bretagne.

A l’hôpital public comme dans le privé, les praticiens exercent donc une profession dont les pratiques évoluent. «C’est un métier noble mais exigeant», note ainsi d’emblée le Dr Baouche, cancérologue au sein d’une clinique parisienne : «Il ne faut jamais oublier que si l’on a choisi d’être médecin, le patient lui ne choisit jamais d’être malade».

—————————————————————————————————————–

Focus sur un métier.

Gauthier Pinchart, 31 ans, urgentiste au SMUR de Douai. 

Que diriez spontanément à un jeune bachelier intéressé par les urgences ?  

Je lui dirais que c’est un métier exceptionnel : je ne suis pas déçu et il correspond vraiment à ce que j’attendais. Je voulais m’occuper des patients au tout début du traitement, plutôt que d’assurer ensuite leur suivi.

Urgentiste en deux mots, ça veut dire quoi ?

Etre urgentiste, c’est assurer le tout début de la prise en charge : évaluation, traitement et orientation du patient : trois aspects qui forment le cœur de ce travail d’équipe.

Quels sont les aspects motivants ou décourageants du métier ?

Il est très stimulant de traiter des cas et des pathologies toujours différentes. Mais c’est surtout le travail d’équipe qui me plaît beaucoup. Ce qui peut rebuter en revanche, c’est l’agressivité  de plus en plus marquée de patients liée aux délais d’attente. Souvent même, ce sont les moins urgents qui sont les plus impatients. A Douai si la violence n’est pas fréquente, la tension reste permanente et c’est un point noir de la profession.

 


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés