La mort de Danton à la Comédie-Française

Le metteur en scène Simon Delétang avait déjà monté Woyzeck de Büchner, il connaît donc bien l’univers de ce jeune dramaturge allemand mort à 24 ans (1813-1837) qui s’attaque cette fois au thème de la Révolution Française, plus précisément au procès de Georges Danton, du  2 au 5 avril 1794, jour de son exécution. Saluons avant tout l’entrée à la Comédie-Française de l’œuvre.

Ce sont surtout les échanges de mots, de points de vue politiques opposés, de réflexions sur l’homme, la vie, la mort, Dieu et bien sûr sur l’évolution de la Révolution entre quatre personnages clés de la pièce que l’on retient du spectacle : Danton, Desmoulins, Robespierre et Saint-Just, même si une quinzaine d’autres personnages secondaires évoluent autour d’eux. Trois groupes vont s’opposer, les partisans de Danton, ceux de Robespierre et enfin le peuple. Le texte est exigeant, intense, parfois carrément trop « cérébral » mais heureusement  les acteurs s’en sortent bien, portés par une mise en scène grandiose – Grand rideau bleu blanc rouge, musique de Mozart dès l’ouverture, décor doré éclairé à la bougie, feu qui crépite au centre de la scène et peinture du Caravage en fond de scène – et aussi grâce à  la fougue et l’énergie qui leur sont demandés. Il n’en manque pas de fougue Loïc Corbery dans le rôle d’un Danton tour à tour pusillanime, survolté, désabusé, inquiet, changeant d’humeur, de ton, de voix, à s’en égosiller parfois. Le spectacle reste une belle et longue  fresque historique – deux heures trente sans entracte- qui nous fait replonger  dans l’une des  périodes la plus sanglante de notre histoire, celle de la Terreur, des tribunaux populaires et des exécutions sommaires sans procès. (Photo Christophe Raynaud de Lage, coll. Comédie-Française )

Jusqu’au 4 juin – Salle Richelieu – www.comedie-francaise.fr


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