Et après

Nathan était jeune garçon à l'époque. Il traversait la route en courant lorsqu'une voiture le renversa. Il a survécu, non sans passer par une mort « clinique ». Il a choisi de revenir à la vie, mais sans vouloir l'expliquer.

Aujourd'hui trentenaire vivant aux Etats-Unis, il mène une vie haletante. Son travail d'avocat ne lui laisse pas beaucoup de temps à consacrer aux autres (ni à lui-même). D'ailleurs sa femme s'est éloignée de lui, avec leur fille. Un jour, entre deux rendez-vous, Nathan croise un homme étrange se présentant comme le « Docteur Kay ». Très mystérieux, il laisse sous-entendre que des événements graves pourraient survenir dans la vie de Nathan. D'abord sceptique, il se laisse peu à peu convaincre. Mais le message du Dr Kay pourrait bien être fatal pour Nathan. À moins qu'il ne se souvienne pourquoi avait-il décidé de «revenir »… Film très soigné, Et après nous entraîne du côté de l'irréel sans jamais y plonger totalement. Les acteurs sont évidemment au rendez-vous : Romain Duris joue en anglais et Mister Malkovich y est impeccable, as usual. Peut-être un peu trop macabre (à de nombreuses reprises le héros devra faire face à la mort), l'histoire nous confronte à l'inévitable question « Qu'y a-t-il après ? » mais sans jamais nous prendre émotionnellement en otage. Le film nous invite plutôt à célébrer la vie et à cueillir le bonheur de l'instant présent… Ayant peur de mourir rapidement, Nathan tentera de se réconcilier avec son ex-femme et même de renouer contact avec ses anciens amis. Selon le réalisateur Gilles Bourdos, « Nathan comprendra l'essentielle précarité de la vie » : en relâchant un peu le monde du travail et en se concentrant sur sa famille, ses proches ou son passé, il se redéfinira peu à peu. Si Nathan au début du film estime qu'il ne faut pas se poser de question sur la mort (et qu'en réfléchissant à ce type de problématiques nous devenons plus malheureux), le réalisateur répondra en filigrane « Affronter nos peurs n'est pas incompatible avec la joie d'exister, bien au contraire ! ». Une phrase de François Mitterrand a d'ailleurs guidé Gilles Bourdos tout au long de l'écriture : « La merveille est dans l'instant et on s'en aperçoit toujours trop tard ». Le réalisateur réussit donc à aborder la question épineuse de la mort, mais de façon indirecte en passant par le genre, le fantastique ou le surnaturel. Ce qu'on en retient ? Ce n'est pas l'après qui compte, mais bien ce qu'on fait de notre vie, ici et maintenant. On en sort différent.

Sortie le 14 janvier.


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