Fleur du désert – Interview Waris Dirie
Drame historique réalisé par Sherry Hormann
avec Liya Kebede, Sally Hawkins, Craig Parkinson…
L’histoire vraie et bouleversante de Waris Dirie qui, à l’âge de 13 ans, décide de fuir sa famille de nomades somaliens afin d’échapper à un mariage forcé. Le destin l’emmènera à Londres où, repérée par un célèbre photographe, elle passera d’une vie de clocharde à celle de top-modèle internationale. Mais son secret la conduira encore plus loin.
Un film incroyable pour une femme d’exception… Mme Dirie, qui plus tard deviendra ambassadrice à l’ONU, travaillera avec acharnement pour les droits des femmes à travers le monde en général et en Afrique en particulier. Un témoignage bouleversant.
Interview exclusive Waris Dirie.
N’a-t-il pas été frustrant de devoir résumer une vie aussi riche en 2 heures ?
Nous avions déjà fait une grosse partie du travail avec Cathleen Miller sur le livre « Fleur du désert »… L’adaptation au cinéma est fidèle à la réalité mais en est forcément une réduction, sinon il aurait duré au moins 10 heures ! Certains passages ont nécessairement été adaptés.
De quelle façon avez-vous participé au tournage ?
Je n’avais pas grand-chose à faire, j’essayais juste de m’assurer que le message essentiel (le droit des femmes) y soit bien clair.
Où avez-vous pu trouver la force, à 13 ans, de traverser seule le désert de Mogadiscio ?
Vous savez, je n’ai rien fait de particulier. Je voulais seulement être quelqu’un maître de sa vie et de sa destinée. Dans le fond nous avons tous les mêmes forces qui nous anime : l’amour et la joie. Tant que nous n’avons pas perdu cela, nous pouvons réaliser l’impossible. Le droit à la liberté est plus fort que tout…
Combien de fois êtes-vous passé d’un espoir immense à une situation désespérée ?
Nous avons tous vécus ce type d’expériences dans la vie. Vous comme moi, il n’y a pas de différence… Qui peut prétendre n’avoir jamais été déçu ? La seule différence entre nous tous ce sont nos empreintes digitales. Pour le reste, nous sommes tous pareil.
Avez-vous le sentiment d’avoir été élue pour répandre votre message ?
Oui, bien sûr, mais comme tout le monde. Nous sommes tous des élus de Dieu, nous devons seulement suivre notre cœur, aimer ce que l’on fait, et avoir la foi en cela.
Quelle est l’évolution de la situation depuis votre discours à la tribune de l’ONU concernant les mutilations génitales ?
Il y a eu quelques modifications, mais pour moi ce ne sont que des changements de façade. Les gouvernements votent des lois qu’ils n’appliquent pas. L’excision concerne près de 2 millions de fillettes par an ! Si seulement un gouvernement, même français, prenait des mesures drastiques, les autres suivraient…
Le monde a besoin de connaître la vérité, les nouvelles générations sont porteuses d’espoir et ne doivent pas reproduire le schéma de leurs parents. Il faut alerter les politiciens, ne pas les laisser dormir jusqu’à ce que les fillettes du monde entier puissent elles aussi dormir en paix. Le problème est complexe, mais si l’on si met tous ensemble, on peut le surmonter !
Waris Dirie a créé la fondation Waris Dirie (www.waris-dirie-foundation.com) ainsi que la fondation pour la dignité des droits de la femme -en France- avec Mr François-Henri Pinault et Salma Hayek (http://www.fondationppr.org).
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