Sami Ameziane est le Comte de Bouderbala ? si, si Saint Denis – New york direct ou l’american dream vu de l’intérieur

Lorsque l’on voit Sami sur scène on est effaré par son énergie mais  lorsque nous  l’avons  rencontré pour cette interview nous  découvrons face à  nous  un jeune homme timide et réservé au  grand sourire ravageur .


Il arrive de radio  France où il tient un billet d’humeur  décalé  deux fois  par semaine  :une rubrique sur  France inter dans l’émission « Comme on nous  parle »  de Pascale Clarck à  9H10.

FP : alors cette chronique ? elle consiste  en quoi  exactement ?

SM : c’est un billet d’humeur  sur le sujet de mon choix, aujourd’hui  c’était  les fils à papa. J’apprends beaucoup  car c’est pour moi un exercice tout  nouveau, mais  j’ai  le trac.

FP : avant d’entrer sur scène aussi ?

SM : non, pas du  tout.

FP : pouvez vous nous expliquer votre nom ?

SM : en fait  c’est une métaphore. Bouderbala veut dire  haillons, aristocrasseux . C’est une figure du  peuple qui  donne son point de vue.

FP : vu votre succès vous n’avez pas la grosse tête ?

SM : non d’abord parce que sur scène ça se voit,  et puis j’ai  pas inventé un vaccin non plus !

FP : vos débuts  c’est plutôt le sport, les études ?

SM : en fait  je n’ai  jamais  eu de ligne de conduite j’ai suivi mon cœur, à  droite, à  gauche. J’ai fait  du sport très tôt et j’ai  toujours voulu  étudier à  l’étranger. C’est grâce à  un organisme qui s’appelle MICEFA que j’ai  pu  partir le aux états unis . Cela vous permet de profiter d’un cursus  valeur 30  000 dollars USA, en   payant  seulement les droits d’inscription en France soit 300 € pour un an et avec les opportunités que cela entraine. En fait j’ai eu un parcours bizarre le basket au niveau  pro, puis enseignant le français aux USA, puis  la scène… Mon cursus  en langues appliquées à  Paris 8  faisait que je parlais  Anglais, Italien  et Espagnol. Dès 16 ans pour le   basket j’allais régulièrement jouer aux USA. C’est  vrai  tout ça, ça facilite.

FP : d’après  vous qu’est ce que permet le rire ?

SM : le rire c’est une possibilité, pour ceux qui ont la parole de prendre les choses moins au sérieux Aux USA j’ai vu des professeurs, des hommes politiques avoir de l’humour et un certain charisme. Je me suis  rendu  compte qu’au  vestiaire après les matches de basket, je faisais rire. Je me suis dis « tiens il y a  un truc à faire dans l’humour ».

FP : est ce que être Français, percer aux USA, voyager souvent entre les deux ça vous a fait vous interroger sur votre identité ou vous sentir tiraillé ?

SM : la question identitaire je l’ai vite occultée. On perd du  temps et on ne se concentre pas sur le concret ou sur  les choses qui  nous  font avancer. C’est des fausses questions, s’identifier c’est juste se mettre des barrières. On est ce qu’on raconte (je suis relou là non ? je me suis  autosaoûlé).

FP : Vous avez participé et crée des collectifs pour assez vite arriver au stand up ?

SM : oui  d’abord les comic street show puis le Jamel comedy club puis je retourne aux USA pour écrire jouer à  NY ensuite  je reviens jouer mon spectacle en France. Le stand up  me va bien, car avec cette forme de spectacle tu engages ta propre parole ; en collectif tu ne peux pas proposer ta propre vision car la parole est à  untel ou untel ; le temps sur scène, le salaire, plein de choses ne me correspondaient pas en collectif.

FP : Qui te fait rire ?

SM : plein  de gens car je suis très très bon public. Des gens comme Desproges, Coluche, Dupontel.

FP : le plus difficile pour toi dans le stand up ?

SM : être en adéquation avec ce qu’on dit. Ouah !  je suis  à la limite du Van Damme non ? En fait le stand up même si on l’appelait  pas comme ça, existe depuis très longtemps. C’est  une personne qui parle seule, en son nom face au public comme Bedos, Coluche, Devos, Fernand Raynaud. C’est l’opportunisme médiatique qui l’a fait mousser. Tu n’es pas dans un personnage qui cache la parole tu es une personne qui parle au  public,  qui  se  sent pris  en considération.

FP : Bouffon pour toi c’est quoi ?

SM : c’est celui qui  met le doigt, de temps en temps, sur  un truc…

FP : y-a-t il des choses  que tu  n’as pas encore faites et que tu aimerais faire ?

SM : c’est très cliché mais  partir aux States et  se  retrouver à  jouer au basket dans une équipe connue c’est con, mais c’est déjà  génial ça prouve que  tout  est faisable, possible, mais il faut  se donner les moyens que ça arrive. Il faut bosser, charbonner. On a tous des opportunités , il faut  juste être prêt à ce moment là ! Aux usa on te dit « you  can make it , you can do  it ». Faut y aller, se motiver  moi je trace et après  on verra où ça  te mène. Il faut  pas attendre les gens .

FP : qu’est ce qui  t’as touché aux USA ?

SM : les gens que j’ai rencontrés car c’était dans la période où il y avait un antagonisme entre les usa et la France à propos de la guerre en Irak. On disait que les français étaient mal vus. Pas du  tout. Les américains m’ont ouvert leur cœur ; et puis j’ai eu là  bas plein de choses que  je n’ai pas eues  ici.

FP : Que penses tu de la France actuelle ? Que dirais-tu aux jeunes ?

SM : le souci  c’est qu’il faut d’abord s’écouter soi, d’abord acquérir une expérience. Voir ailleurs pour comparer et choisir le meilleur  système qui soit.

FP : les humoristes ont maintenant des vies  avant  d’arriver à la scène, ils ont fait des études. Le statut a un peu  changé, non ?

SM : oui,  avant le comique était très galvaudé. Il était  assimilé au benêt. Le statut  a changé : ils ont maintenant des parcours atypiques, une expérience de la vie, ils ne sont plus risibles :  ils font rire. On peut avoir une pensée derrière le rire. Le rire c’est un trait  de l’esprit.

FP : dans ton spectacle je te trouve plus  soft avec le filles c’est normal ?

SM:  LES femmes ça n’existe  pas : il y a DES femmes. C’est un concept qu’on veut nous  imposer, comme dire les juifs, les arabes, les homos. C’est trop  réducteur ! Sur  scène je parle uniquement de mes expériences avec les femmes  mais gentiment, sinon après vous allez me tomber dessus et m’en faire baver, vous êtes vicieuses !!

FP : on te retrouve pour 3 soirées exceptionnelles à la Cigale les 18 , 19 et 20  octobre prochain  et puis ?

SM : ensuite je serai  au gymnase puis sûrement au Trévise, après je retourne à  New York pour faire mon spectacle en anglais et j’écris tout le temps. Là  je traduis mon spectacle en Italien et bientôt  en Serbocroate ;  non, je délire : le mec qui s ‘arrête jamais !!!

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