The Informant

Années 90, Mark Whitacre, cadre supérieur chez ADM – un géant de l’agroalimentaire les plus puissants de la planète – décide d’aider le FBI a prouvé les pratiques fallacieuses de sa société. Voilà pour le point de départ. Mark Whitacre, joué par un Matt Damon très à l’aise dans ce personnage contrasté, semble être un chic type. Scientifique et homme d’affaires, il n’arrive plus à supporter les agissements de sa firme. Il vient donc en aide aux services secrets comme « agent spécial », espionnant ses supérieurs avec micros et caméras cachées. Du moins, c’est ce que le spectateur croit durant la première partie du film. Car c’est ensuite seulement que se fait la découverte du personnage principal et de sa complexité bien cachée derrière une attitude de benêt. Whitacre n’est pas blanc-blanc dans l’histoire. Au fil de l’enquête, chaque protagoniste s’aperçoit de la névrose de l’indic: il est mitomane. Des mensonges, des omissions, de pures inventions, Matt Damon s’amuse comme un petit fou et invente sur l’instant l’histoire, l’anecdote, le petit détail à raconter. FBI, police, amis, collègues, avocats, tout le monde a le droit au même fouillis. Et personne ne parvient réellement à séparer le vrai de l’affabulation. Bref, un joli bordel qui aurait pu s’avérer jubilatoire si le film ne manquait pas cruellement de rythme. Une impression de routine s’installe dès le premier quart-d’heure. Calé sur un faux-rythme lancinant, Steven Soderbergh ne bouge pas d’un iota durant l’1h47 de projection. Les mensonges suivis de leurs découvertes se font sans suspens, sans révélation, sans l’impression que l’enquête patine ni ne progresse. Du début à la fin, « The Informant » se révèle plutôt drôle mais terriblement sporadique. Ni une franche comédie, ni un thriller haletant, ni un polar, ni un biopic d’un destin extraordinaire… Non, le film n’a pas de style propre. Ennuyeux peut-être…  


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