L’imaginarium déjanté du Docteur Parnassus
Terry Gilliam, Docteur ès univers farfelu vient de sortir son dernier film « L’imaginarium du Docteur Parnassus ». L’imaginaire déployé de l’autre côté du miroir du Docteur Parnassus est tellement barré que l’on se demande si ce n’est pas un reflet (ou une mise en abyme) de l’imagination du terrible Terry.
L’histoire
Le docteur Parnassus a des allures de vieux gourou inoffensif. La figure grimée de poudre blanche et le front illuminé d’un soleil rouge, il se produit dans une roulotte-foutoir dans le Londres contemporain. Il est flanqué d’un trio de truculents forains : sa fille, jolie rousse au visage poupon, un nain au patronyme inversement proportionnel à sa taille et un farfadet souvent bougon. Mais cette joyeuse troupe possède un miroir qui, traversé lorsque le Docteur Parnassus est en transe, permet au visiteur de pénétrer son propre imaginaire. Mais « Parny », comme l’appelle affectueusement le diable, a pactisé avec ce dernier et il doit pour sauver sa fille convaincre quelques âmes de pénétrer l’étrange miroir…
« De l’autre côté du miroir »
Ici pas de lapin à montre à gousset coursé par une blondinette que la curiosité perdra, pas de chenille toxicomane ou de reine de cœur hystérique mais un univers de carton-pâte, acidulé et naïf. Les plus belles pirouettes fantasmatiques de Terry Gilliam s’y tapissent. Une véritable farandole de personnages insanes (des têtes géantes de policiers à la langue pendante, des gondoliers vous emmenant à la mort, des rivières noires qui se muent en cobra) se meut dans des décors de science-fiction. Un capharnaüm tantôt drôle tantôt angoissant, toujours saugrenu. On reconnaît sans peine l’univers haut perché du plus connu des Monty Python. Les références ? Elles sont bien à lui !
Jeu d’âmes
La question que pose le film : « doit-on convaincre par la force (thèse du diable) ou par l’imaginaire (thèse parnassienne) ? » ne manque pas de charme. Elle pourrait nous emmener vers une réflexion sur le pouvoir de la religion (puisqu’elle aussi nous promet l’univers que nous désirons) mais le rythme soutenu des péripéties qui jettent les personnages de déserts arides en vertes prairies, ne nous en laisse guère le temps.
Pourquoi se laisser bringuebaler par l’imaginarium ?
Même si l’histoire est peu lisible (beaucoup de zones d’ombre subsistent à la fin du film), ce film vaut le coup d’œil…au sens littéral du terme. L’on éprouve un véritable plaisir rétinien devant ce conte bigarré. Terry Gilliam parvient à aller toujours de plus en plus fort dans la surenchère esthétique, sans jamais épuiser son spectateur qui en redemande.
Pour voir une interview de Terry Gilliam par Albert Dupontel, cliquez ici.
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Crédits photos : L’imaginarium du Docteur Parnassus© Metropolitan FilmExport
L’imaginarium du Docteur Parnassus
De Terry Gilliam
Avec Heath Ledger, Johnny Depp, Jude Law, Lily Cole
Sortie le 11 novembre 2009
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