Carmen Maria Vega : un sacré personnage !

Cinq ans que ‘les Carmen’ sillonnent les scènes de leur musique riante, y associant les maxis, les actus et les prix qui vont avec, sans jamais sortir une vraie galette à 13 morceaux : c’est chose faite, et la jeune reine Carmen Maria Vega orchestre théâtralement l’affaire.

Avec Max Lavegie à la guitare, à l’écriture et à la composition, Alain Arnaudet à la contrebasse et Toma Milteau à la batterie, la brunette entend bien coller aux planches pour de bon et offrir à son personnage caractériel, tout son espace d’expression.

‘Etre interprète, c’est défendre un texte. C’est comme si on me faisait un cadeau, je dois le faire vivre. Parfois, certains disent que j’en fais des caisses…C’est pas grave. J’ai envie de vraiment servir un artiste, et c’est un vrai travail, l’interprétation.’

Et que ce soit en théâtre ou en musique, il fallait que sa vie se passe sur sur des bouts de bois et sous les projecteurs…

Agressivité, virulence et culot mordant, fragilité, peurs et pluie, le personnage qu’elle campe a une grande gueule mais aussi quelques fêlures :

‘Ce n’est pas contradictoire ! Les névrosés pleins de ressenti et grande gueule sont aussi des écorchés. On n’est ni agressif ni triste pour rien. Mon personnage a les deux côtés, je ne sais pas si sur l’album ça s’entend mais sur scène c’est évident.’

Les gueulantes et les vibrations fébriles, Carmen les pousse à bout avec humour et sur tous les registres. Jazz, punk rock ou manouche, ‘notre musique n’est pas vraiment de la variété traditionnelle. C’est de la chanson à textes c’est vrai, mais tout ce qui est attitude scénique, c’est autre chose, et musicalement aussi. Avec la batterie, quelques chansons se sont même rockisées’, précise Carmen, amusée.

Le personnage de l’album traverse des états différents à coups de scénettes.

‘Max et moi parlons de ce qui concerne tout le monde et des travers sociaux, mais sans moraliser ni se moquer. Enfin on essaie, je ne sais pas si on y arrive (rires). Les addictions en tous genres, l’alcool, les antidépresseurs, l’amour même…L’alcool, on veut en parler sérieusement et décrire le dégât physique et neurologique qu’il crée sur quelqu’un, même si je suis la première à prendre une bière pour une soupape. Les antidépresseurs, j’en ai vu beaucoup en prendre un jour où ça n’allait pas et devenir accros. Et puis il y a la chanson ‘Finir mon Verre’ : c’est un état de vie. Ce que j’y vois, c’est ce moment où tu te sens un peu mal dans ta peau, un peu moche. Tu es avec tes potes en soirée et…Tu n’es pas là, pourtant. Max voulait dire autre chose au départ, mais cette chanson peut exprimer différentes choses, elle est intelligente’.

Carmen se dit très chanceuse. Mais elle m’énonce aussi les broutilles dont on ne parle pas ‘parce que ça passe moins’, sur le ton de la confidence. Son métier a ses contraintes, même si elle le juge extraordinaire : ‘Le regard des autres est pesant, on a beau décider de s’en foutre…Même si je fais ce que j’aime, y a toujours un mec sympa qui va dire ‘et sinon tu fais quoi à côté ? C’est quoi ton vrai métier ?’…La culpabilité à faire quelque chose qui m’éloigne de mes proches…L’attente interminable avant de monter sur scène, une fois les balances faites, quand tu te ronges les ongles…C’est du travail aussi, ce métier, les gens oublient…’ Entendu et noté, même si ‘ça passe moins’.

Elle conseille de croire en ses rêves et de croire qu’ils ne sont pas que des rêves, justement. ‘La chance se provoque, il ne faut pas avoir peur. Il faut y croire c’est tout’. Ne surtout pas renoncer, mais ‘y aller’. On se joint à elle pour finir cet article sur une note de jazz-manouche-pas-que-variété ultra positive. La voix mélodieuse de Carmen étouffe nerveusement derrière un bureau : ‘Je deviens ton amie, hiérarchie, ma chérie. Moi qui voulait faire le tour d’la terre, je suis ici…Et d’un coup j’ai la flemme…’

le site de Carmen Maria Vega

le myspace de Carmen Maria Vega

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