frYars // Dark Young Hearts

C’est d’abord le nom qui m’a interpelé, frYars, avec ce « y » du milieu, écrit en majuscule, droit et fier tel un guerrier grec, un jeune guerrier de la musique au coeur sombre. Car oui, le titre de ce premier opus, Dark Young Hearts, m’a aussitôt envoûté, à la fois énigmatique et attrayant. Enfin, le visuel de la pochette, un homme de dos en costume noir fixant un paysage ensoleillé, n’a fait que conforter l’idée grandissante selon laquelle il fallait absolument que j’écoute cet album. Un album riche, un album intense, un album électro, un album jouissif…

Au premier morceau, Jerusalem, je me frotte à une pépite musicale faite d’or et d’un brin de magie. J’avais beau m’y attendre, quand la musique de frYars vous ensorcelle, c’est comme si vous sombriez dans un monde d’une intensité incroyable. Difficile de comparer ce premier titre à quelque chose qui aurait déjà été fait, impossible, le disque s’annonce comme un ovni, une soucoupe pop/électro qui traverse les murs étoilés de mon appartement. C’est parti pour un merveilleux voyage allongé sur mon canapé, je suis bien calé et je décolle. D’ailleurs, le second morceau, The Ides, m’emporte loin, si loin que j’en ai des frissons. L’euphorie que me procurent ses deux premiers titres est insoutenable, il faut que j’en apprenne plus sur frYars. Comme une pulsion vitale, j’attrape mon Mac et je surfe sur internet. Quoi ? FrYars n’est pas un groupe ? Dark Young Hearts est le fruit de l’imagination d’un jeune homme de 19 ans, Ben Garrett, qui a fondé son propre label frYarcorp. Je dois dire qu’à cette simple lecture pas si anodine que ça, j’ai su que j’avais trouvé dans ce gamin – je dis ce gamin car il est plus jeune que moi – l’un de mes nouveaux idoles ! Le mec n’est pas né dans les années 80 et pourtant, il les comprend mieux que moi et que beaucoup d’autres artistes. Je souris à la pensée de son talent et je relance ma platine. Lakehouse se lance et son son lourd me fait dresser les poils sur les bras et les cheveux sur la tête. J’ai la sensation d’être une petite décharge électrique qui se déhanche sur un fil dénudé à haute tension. Mais que c’est bon.

Je ferme les yeux au moment où Visitors, la piste 4, débute. Je m’imagine sur une piste de danse colorée, le sol lumineux, en costume à paillettes, des lunettes bleu turquoise – oui bleu, ça pose un problème ? J’aime le bleu – et une coupe baba cool avec deux barrettes dans les cheveux. Je suis seul, excepté Dave Gohan (Depeche Mode) qui se trouve sous un projecteur et qui fait les choeurs du morceau. Je danse jusqu’à être essoufflé et je m’effondre sur Of March, les yeux grand ouvert sur mon plafond laiteux. Je suis comme dans un rêve empli de coton tout doux. L’album continue dans son étrangeté musicale toujours impeccable et j’adore ça. S’enchainent A Last Resort, une ballade toujours décalée mais des plus romantiques, et Novelist’s Wife, l’un des morceaux que je préfère tant la voix de Ben y est profonde. Et voilà, je me sens d’humeur amoureuse, j’ai envie d’inviter ma copine à danser, pourquoi pas sur le rythme endiablé de Ananas Trunk Railway… et finir par l’embrasser sur Olive Eyes, 3 minutes et 40 secondes d’un baiser passionné, langoureux et piquant, représentant parfait de la couleur de ce Dark Young Hearts détonnant. Que faire maintenant que le baiser a été échangé ? Eh bien, il reste trois titres sur l’album de frYars : HappyBenedict Arnold et Morning. J’ai bien ma petite idée mais je vous laisse découvrir vous-même cette phase qui commence dans le bonheur et qui termine au matin, en passant par le soupir masculin d’un nom féminin. Et si trois morceaux, c’est encore trop court, vous pouvez toujours réécouter Dark Young Hearts. L’univers pétillant des mélodies panachées de frYars vaut sacrément le détour.

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