Rohmer, l’homme de lettres du cinéma, s’en est allé
Le cinéaste Eric Rohmer s’est éteint hier à l’âge de 89 ans.
Cette légende du cinéma français, un des piliers de la Nouvelle Vague dans les années 1950 aux côtés de Jean-Luc Godard et François Truffaut, était avant tout un homme de lettres qui voulait entremêler, en les magnifiant, littérature et cinéma. La langue française, ses subtilités et ses élégances, avait la part belle dans les longs métrages de cet esthète de la parole qui maniait à la perfection les dialogues badins et amoureux inspirés de Marivaux et de Musset.
Né Jean-Marie Maurice Schérer en 1920, ce professeur de lettres passionné de cinéma devint rédacteur en chef des Cahiers du cinéma de 1957 à 1960. Après ce prologue critique, il passe à la réalisation de courts et longs métrages et ne connait le succès qu’en 1969 avec Ma nuit chez Maud. Il réalisera plus de 24 longs métrages pendant une cinquantaine d’année, longévité qui témoigne d’une régularité rare dans cette génération d’auteurs. Il s’imposera avec ses séries de Contes (de printemps, d’été, d’automne et d’hiver) et révélera de jeunes talents comme Fabrice Lucchini (dans Perceval le Gallois, 1978) ou Arielle Dombasle et Pascal Greggory (dans Pauline à la plage, 1983).
Eric Rohmer avait réalisé son dernier film, Les amours d’Astrée et de Céladon, en 2007. «Après ce film, je crois que je prendrai ma retraite», avait-il confié au festival de Venise.
Un grand homme du cinéma s’en est allé, et ce matin les plus grands noms de la scène politique et du septième art français ont réagi à cette disparition qui tourne une page de l’histoire du cinéma. Arielle Dombasle a ainsi déclaré : « Il m’a fait comprendre ce qu’était le cinéma, l’écriture cinématographique, l’écriture d’un vrai auteur. »
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