Musée du Louvre-Lens : le développement économique en marche
Les habitants de Lens l’attendaient depuis longtemps, désormais c’est fait. L’antenne du musée du Louvre a été inaugurée mardi 4 décembre en présence du président François Hollande. Un espoir de développement économique dans une région durement touchée par la crise.
Le jour de la Sainte-Barbe est hautement symbolique. Fête des gueules noires, la structure a été édifiée sur un ancien bassin minier. Petit clin d’oeil au passé, mais les regards sont aujourd’hui tournés vers l’avenir. Le site ambitionne d’accueillir plus de 500 000 visiteurs chaque année, de quoi dynamiser la commune et la région. Même si les hôtels et les restaurants ne sont pas assez nombreux pour faire face à une très grande affluence, ce musée d’envergure pourrait bien attirer des commerçants qui contribueront eux aussi au développement économique de la ville et à son attractivité.
François Hollande a spécialement fait le déplacement en train. Il a commencé par visiter le musée avec sa compagne Valérie Trierweiler, la ministre de la culture Aurélie Filippetti, ainsi que d’anciens ministres de la culture, des élus et des lycéens, avant de rejoindre l’auditorium. « Cette région éprouvée par la crise et qui s’offre le plus grand musée du monde, c’est un message d’espérance, un moment significatif pour la nation toute entière » a-t-il affirmé dans son discours.
L’initiative vient du socialiste Daniel Percheron, président du Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais et sénateur qui a lancé l’idée il y a quelques années au président du Louvre parisien, Henri Loyrette, rencontré lors d’une exposition à Lille. Même si la ville de Lens est apparue comme une évidence au ministre de la culture Jean-Jacques Aillagon entre 2002 et 2004, l’arrivée du nouveau ministre Renaud Donnedieu de Vabres a laissé d’autres villes postuler à ce projet. Ainsi, Amiens, Arras, Calais et Valenciennes ont candidaté. Malgré les pressions exercées par deux ministres du gouvernement Raffarin, Gilles de Robien, ancien maire d’Amiens et Jean-Louis Borloo, maire de Valenciennes à l’époque, qui soutenaient leur ville, c’est Lens qui a été choisi après la visite de tous les sites effectuée par M. Donnedieu de Vabres et Francine Mariani-Ducray, directrice des musées de France. « Les dossiers étaient intéressants, celui de Calais notamment, de Valenciennes ou d’Amiens. Mais le symbole n’était pas le même : nous voulions un acte culturel qui répare la crise industrielle. Et le terrain proposé par Lens est absolument sublime » a confié l’ancien ministre.
Proche du sud de l’Angleterre et de la Belgique, le site est desservi par le TGV depuis Paris. Les chiffres de fréquentation de la ville de Lens risquent ainsi d’augmenter, au grand bonheur des investisseurs présents et à venir, d’autant plus que le musée présente des atouts majeurs : d’importantes collections exposées et une architecture épurée réalisée par Kazuyo Sejima et Ryüe Nishizawa, deux japonais récompensés du prestigieux prix Pritzker (l’équivalent du Nobel pour l’architecture).
Tout le monde a en tête l’exemple du musée Guggenheim de Bilbao ouvert en 1997, créant entre 5 000 et 9 000 emplois directs ou indirects et apportant 600 millions d’euros à l’économie locale. S’il suit les traces de l’exemple espagnol, le Louvre-Lens sera une formidable opportunité pour la commune de relancer son économie et de rayonner à l’échelle internationale.
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