Le Misanthrope  à la Comédie-Française

La Comédie en cinq actes de Molière ne cesse d’inspirer les metteurs en scène. C’est Clément Hervieu-Léger qui s’y est attaqué pour cette fin de saison en proposant le rôle d’Alceste  à son acteur fétiche Loïc Corbéry ainsi qu’à l’équipe de « La Critique de l’Ecole des Femmes » qu’il avait montée en 2011.  Il est le premier metteur en scène au Français à renoncer aux costumes historiques pour cette pièce. Imperméable gris pour Alceste, petite robe courte, grise aussi, pour Célimène, tous les costumes sont sombres et classiques des années cinquante, sans doute pour accentuer la mélancolie profonde de cet « Atrabilaire Amoureux ». Le parti pris est de décrire plus le milieu social dans lequel évolue les personnages que l’époque elle-même. Du coup les regards se concentrent plus sur les visages, les expressions et le texte que sur la beauté des costumes à laquelle on est plus habitué. On en oublie que cette œuvre est une comédie, tant la mélancolie, voire la dépression et le désespoir y règnent.

Après les premiers  instants qui surprennent, on s’attache vite aux personnages, à leur jeu tout en finesse et retenue et on se régale sans diversion de ces magnifiques alexandrins, plus contemporains que jamais traitant de la trahison, du désir et de l’hypocrisie (Photo Brigitte Enguérand)

Salle Richelieu

Jusqu’au 17 juillet

www.comedie-francaise.fr


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