Interview : Yelle, la pop made in France !
Yelle est de retour avec un troisième album (le bien nommé) Complètement Fou. En pleine promotion, Julie Budet a accordé à Campusmag un peu de son temps. A la scène comme à la ville, Yelle est pleine de vie et surtout pleine d’humour. Amour, musique et arc-en-ciel, elle nous dit tout !
Ashley Tola : Ton troisième album est dansant et festif. Dans quelle ambiance l’as-tu crée ?
Yelle : Dans des ambiances un peu différentes… On est passé du calme de notre studio en Bretagne à quelque chose d’un peu plus fou, un cadre nouveau pour nous. On était à Los Angeles dans le studio de Dr Luke (grand producteur américain ndlr) en partie. C’était complètement différent de ce qu’on avait l’habitude de voir. Il y a une espèce de double ambiance qui finalement fonctionne bien.
AT : On pourrait même parler de triple ambiance car ton nouvel album est très sensuel…
Yelle : C’est assez rigolo, on ne sait vraiment pas poser la question de quel sujet on allait aborder sur cet album et puis finalement les choses sont arrivées. Et quand on a relu les textes on s’est dit « Tiens c’est marrant on parle beaucoup d’amour, de sensualité, de corps à corps, de sexe… » Mais en même temps, on s’inspire beaucoup de la vie de manière générale, de nos expériences, de nos fantasmes, de nos rêves donc c’est assez logique finalement que ça ressorte de cette manière là.
AT : Il y a quelque chose de super cool sur cet album. Sur Nuit de Baise I, tu chantes et sur Nuit de Baise II, c’est un homme. De qui vient cette idée ?
Yelle : Ce qui s’est passé c’est qu’il y a d’abord eu Nuit de Baise I avec ma voix puis on a commencé à travailler sur Nuit de Baise II. C’est Jean-François Grandmarnier qui a fait les voix témoins. Et quand j’ai entendu sa voix, je me suis dit il n’y avait pas besoin que je la fasse. Ca fonctionne très bien avec la sienne ! C’est super parce que les deux voix se répondent. Ca marche bien, c’est parfait !
AT : Ton album a un côté très 80’s. Quelles ont été tes inspirations ?
Yelle : Oui, il y a des artistes des années 80 que j’apprécie comme Etienne Daho, Chagrin d’Amour, Elli et Jacno, Lio évidemment. Beaucoup de groupes m’ont touché tout au long de ma vie qui m’inspirent toujours aujoud’hui. Mais il n’y a pas d’inspirations particulières. Je n’ai pas l’impression d’avoir écouté quelque chose en particulier. On a fait la musique qu’on avait envie de faire et on a fait ces sons là car ça nous plaisait à ce moment là mais on écoutait pas énormément de choses pendant la composition. On est un peu monomaniaque et on a tendance à être focus sur ce qu’on fait et ne pas écouter ce qu’il se fait ailleurs.
AT : Comment s’est passée ta rencontre avec Dr Luke ?
Yelle : Il nous a découvert via un remix qu’on a fait pour Katy Perry ( Hot’n’Cold ndlr) et puis il était venu nous voir en concert à Los Angeles en 2012. On a su par une autre personne qu’il était hyper fan de nous mais on ne savait pas qui il était. On a googlé son nom et on a commencé à faire des Skype. On a passé des petits moments à parler de tout et n’importe quoi et puis on a commencé à s’envoyer des sons et à travailler à distance. Et puis un jour, il nous a dit de venir à Los Angeles pour qu’on passe du temps ensemble dans le même endroit.
AT : Je trouve que tu dresses le portrait de la femme moderne dans cet album… Comme dans ton titre Jeune Fille Garnement où les femmes assument leur sexualité. Etait-ce une volonté de ta part ?
Yelle : Ce n’est pas un hasard, c’est un truc ancré en moi et qui doit se manifester d’une manière ou d’une autre. Dans Jeune Fille Garnement, j’avais vraiment envie de raconter cette histoire. Une fille qui veut y arriver par tous les moyens possibles et qui utilisent tous ses atouts. C’était pour montrer que les filles peuvent tout dire, tout faire comme les garçons.
AT : Jeune Fille Garnement fait partie des meilleurs titres de Complètement Fou. Comment s’est passée la création de cette chanson ?
Yelle : Il y a un peu de vécu, je suis plus une jeune fille acharnement qu’une jeune fille garnement car j’ai tendance à être obstinée et bosseuse. Ce sont plus des situations qui m’ont inspiré ce morceau, celle de copines par exemple. C’est vrai qu’on avait ces trois mots Jeune Fille Garnement qu’on aimait bien. Une fille qui n’est pas toute lisse et qui fait des choix un peu durs mais qui assume sa volonté.
AT : Tu as un succès international et pourtant tu chantes toujours en français. C’est par la loyauté pour la langue de Molière ?
Yelle : (rires) Je me rends compte que les gens qui nous suivent aiment qu’on chante en français et du coup j’ai envie de continuer là dedans parce que je trouve que c’est une langue riche dans laquelle il y a plein de choses à puiser. Je suis vraiment fan de tout ce qu’on peut faire avec la langue française. Je ne me vois pas encore chanter en anglais, ça serait presque trahir le public et c’est complétement autre chose. Même si je parle beaucoup cette langue je ne me verrai pas m’exprimer en anglais dans mes chansons.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=13o1i-cgTOA[/youtube]
AT : Yelle ce n’est pas que de la musique, c’est aussi des images. Ton dernier clip Complètement Fou est beau. Quel est ton rapport à l’image ?
Yelle : J’aime bien proposé des choses différentes avec des choses fortes qui marquent les esprits qui soient belles et colorées. Justement, on travaille avec Paul Lespagnard sur les prochaines tenues de scène et c’est une vraie réflexion. On m’a tellement parlé des tenues sur les albums précédents que pour moi c’est évident de continuer à travailler ce truc là.
AT : Même ton propre style a changé. De Pop Up (son premier album ndlr) à Complétement Fou, ton look est totalement différent. Ce sont des phases que tu traverses et ça transparait dans tes albums ?
Yelle : C’est une question d’âge surtout ! Quand j’ai commencé j’avais 22 -23 ans, il y avait quelque chose d’un peu plus punk peut-être. J’ai envie de choses vachement plus pures, plus féminines parce que je vieillis et que j’avais peur de passer le cap des 30 ans et c’est pas si mal. Je ne me pose plus de questions !
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AT : Tu es affiliée au morceau A Cause des Garçons et à la tecktonik. As-tu réussi à te défaire de cette image là ?
Yelle : Plus ou moins… Après ce n’est pas dérangeant. Tout ce que j’ai fait par le passé, je l’ai fait avec beaucoup de joie et de spontanéité à ce moment là et ça fait partie de mon histoire. Et en effet, A Cause des Garçons, Je veux te voir, Parle à ma main font partie de toute l’histoire de notre groupe. Ce n’est pas du tout une casserole. Au contraire, ce sont des chansons dont je suis fière et je suis contente de pouvoir les écouter encore aujourd’hui.
AT : Qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ? Quels sont tes artistes du moment ?
Yelle : Je suis assez fan du premier album de Christine & The Queens. Elle a réussi quelque chose en mariant sa voix avec un univers. Elle a vraiment fait quelque chose de très jolie. J’écoute également Sophie un producteur anglais que j’aime beaucoup. Je t’avoue que j’écoute beaucoup mon propre album. (rires) D’une part parce qu’on va bientôt tourner et j’ai besoin de m’imprégner de mes morceaux. Il y a toujours des petits détails qui vont changer car en live c’est totalement différent.
AT : Comment le public a reçu ce nouvel album ?
Yelle : C’est assez rigolo parce que j’avais un peu peur que les gens n’aiment qu’un seul morceau de l’album. Alors que là, tous les morceaux sont évoqués. Tout le monde y trouve son compte !
AT : Et si tu pouvais décrire cet album avec un mot apart « fou » ?
Yelle : (rires) Arc-en-ciel !
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