« A Mi-chemin entre… », l’interview d’Hocus Pocus

Alliant jazz et hip hop le groupe Hocus Pocus emmené par 20SYL sort un nouvel album. Hocus Pocus c’est un son particulier, un « rap acoustique, groovy et positif, technique et référencé, joué avec de vrais instruments » Après 73 touches et Place 54 disque d’or en 2007, les Nantais reviennent avec un nouvel opus, intitulé 16 pièces qui sortira le 15 mars. Campus Mag a rencontré le chanteur 20SYL et le guitariste David Le Deunff.

Campus Mag : Est ce que tu pourrais nous présenter la formation d’Hocus Pocus?

20SYL: Hocus Pocus c’est un groupe nantais, qui a 15 ans maintenant. La particularité d’HP c’est que l’on est un groupe de hip hop mais avec des instruments. Sur scène on joue avec 9 musiciens, c’est ce qui singularise le groupe. On a deux albums nationaux à notre actif, et bientôt un troisième avec 16 pièces qui sort le 15 mars. On joue beaucoup en live, on a déjà fait plus de 300 concerts.

C.M : Votre troisième album va sortir, par rapport au succès des deux précédents, c’est un peu l’album de la consécration, de toutes les attentes?

20SYL : Je ne sais pas c’est vrai qu’il y a une attente, l’album place 54 a super bien fonctionné c’est toujours dur de faire un album après un qui a été disque d’or. On nous attend certainement avec un œil beaucoup plus critique. Ce n’est pas facile à assumer, les gens risquent de chercher la petite bête mais bon, on a la scène pour défendre notre projet. Les nouveaux morceaux sont très bien passés lors des concerts, il n’y pas de raison que notre public n’apprécie pas 16 pièces. On aimerait que les gens prennent l’album comme quelque chose de mature, où l’on affirme notre personnalité, qu’on puisse reconnaître la marque Hocus dès la première seconde.

C.M : Dans votre dernier album, vous collaborez avec Akhenaton et Oxmo Puccino, comment cela s’est déroulé ?

20SYL : Il y avait plein d’autres gars avec qui l’on voulait collaborer, c’est vrai qu’Oxmo et Akhenaton sont pour moi les deux références du rap français. Personnellement je trouve que l’album Météque et Mat d’Akhenaton est le meilleur album de rap français, musicalement c’est riche, il y a autant d’émotion que de profondeur. En ça c’était vraiment un rêve de fan de rencontrer ce type et de pouvoir faire un titre avec lui. En plus quand ça se passe comme ça s’est passé c’est génial ! On a débarqué à Marseille chez lui, c’est  comme si t’allais chez un pote qui te faisait écouter ses dernière trouvailles. Il te met tout de suite à l’aise, à son niveau, ça s’est passé de manière simple et naturelle.

Pour Oxmo, il est venu chez nous à Nantes, ça s’est passé le plus simplement possible, j’ai été le chercher à la gare, on s’est fait une petite bouffe chez moi et on a enchainé en essayant de construire son couplet, mon texte était déjà calé. On a travaillé ensemble sur le refrain. Je voulais vraiment l’emmener  dans un trip plus rap et brut que ce qu’il fait. Je suis super content du résultat, j’ai l’impression de retrouver le Oxmo que j’écoutais il y a 10 ans.

C.M : Tu peux me parler un peu plus de la tournée qui se profile ?

20SYL : Sur les 5 mois à venir ce sera 4 à 5 dates par semaine. Ça va être un rythme soutenu, je pense qu’on va se faire plaisir. On va aussi souffrir un peu, mais ce sera de la souffrance positive, qui va nous booster. On va emmagasiner un sacré paquet d’expérience et de souvenir !

David: Il y aura du monde sur scène ! A la base on est 6 musiciens : basse, batterie, clavier, le DJ, 20Syl est au chant et moi à la guitare. Pour la tournée il y aura trois cuivres en plus.

C.M :L’album 16 pièces qui sort le 15 mars allie jazz et hip-hop, tu peux me parler de ce mélange qui fait la marque HP ?

20SYL : J’avais la sensation dans ce dernier disque qu’on avait été plus loin dans le délire rap et hip hop, je pense au morceau avec Oxmo et Akhenaton et d’autres. Il y a des morceaux qui reviennent plus vers 73 touches. D’un autre coté on a également fait quelque chose de très jazz, avec de la contrebasse, des cœurs, des voix plus chantés. Ces deux facettes viennent à coté de l’autre, j’ai l’impression qu’il y a une énergie qu’on n’avait pas dans place 54 qui est vachement plus percutante dans ce nouvel album et on le ressent sur scène où les morceaux sont beaucoup plus faciles à retranscrire qu’avec place 54.

C.M : Il y aura un autre album d’Hocus Pocus par la suite ?

20SYL : On ne refera pas un album d’Hocus Pocus derrière, chacun de nous voudra exploiter ses projets personnels. On aura tous l’envie de développer d’autres choses pendant un an ou deux et puis de revenir fort avec pleins de nouvelles idées, histoire que l’on ne tourne pas en rond. Refaire un album de suite serait risqué, on serait en manque d’idée et on risquerait de tomber dans les mêmes schémas

C.M : Et concernant vos projets personnels, vous pouvez m’en parler un peu plus ?

20SYL: Je fais parti sur collectif C2C. C’est 4 Dj, moi-même 20Syl, Dj Atom, Dj Greem et Dj Pfel… chacun a le rôle d’un musicien qui va jouer tour à tour la batterie, la basse, les cuivres…enfin la palette infinie qu’offrent les vinyles et les bandes sons. L’idée de l’album serait un voyage musical, d’aller chercher des sonorités indiennes, africaines, sud américaines, voir des délires un peu New Orléans, des sons très marqués et les passer dans le filtre C2C, le délire des platines un peu comme dans le show 2005, lorsqu’on avait repris un musique des Aristochats en la rendant jazzy. On voudrait faire un album pour 2011, vu que la tournée d’HP se finit fin 2010.

David: J’ai un répertoire métissé, blues, reggae musique latine que je joue en bar mais aussi en groupe. Puis j’ai un autre projet avec un chanteur sud africain, Jackson Reed où je me mets un peu plus en retrait comme je peux faire avec HP. Je l’accompagne au chant et à la guitare, c’est très acoustique. J’aime beaucoup l’acoustique, j’ai le même rapport avec l’instrument comme si je jouais chez moi.

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