This is it: L’adieu réussi
Les derniers pas de Michael Jackson sur scène, même en répétition, montrent que le King était toujours lui-même. Loin des polémiques, des scandales et des procès d’intentions, Bamby se montre là où il a toujours été le plus heureux. Et ça fait plaisir.
Avant d’aller voir « This is it », il faut faire le point avec sa conscience. Moralement, l’idée de se faire de l’argent sur le dos d’une icone planétaire n’est pas vraiment enivrante. Ni celle de voir un Michael Jackson fatigué, amaigri, malade. Bref, comme on nous l’a décrit durant les mois suivant son décès. Ces doutes, aussi légitimes soient-ils, sont en fait balayés dès les premiers accords, dès les premières images du film. Les danseurs – heureux élus d’un casting titanesque – commencent l’hommage. Le rêve de se produire sur la même scène que le King est enfin réalité pour ces mordus de la pirouette. S’ensuit un flot de louanges suffisamment court pour être touchant. Oui, Michael est le plus grand. Ensuite, que faut-il retenir?
D’abord que les concerts allaient être simplement exceptionnels. Les costumes, les lumières, les effets-spéciaux, les chorégraphies, le rythme du piano… Tout est pensé sur-mesure, au millième près. Tout est calculé et sous contrôle de Michael. Perfectionniste acharné, Bamby sait exactement ce qu’attendent ses fans et comment il doit penser son show pour les combler. Un fou du détail qui donne les différents signaux à tous ceux qui l’entourent. Choristes, danseurs, musiciens, lumières, effets-spéciaux… Au doigt et à l’oeil, Michael gère son concert et n’aime vraiment rien d’autre que la perfection. D’ailleurs pour ce retour sur scène, il avait prévu maintes surprises. Le clip Thriller revu au goût du jour avec de nouveaux effets s’annonçait comme un nouveau moment culte.
Autre motif de joie durant « This is it », le King of pop avait encore la pêche! Très loin du cadavre-vivant décrit par les tabloïds, Michael danse avec toujours autant de classe. Toujours cette même impression de légèreté, de souplesse, de délié, de vitesse… Il n’a rien perdu de sa superbe ni de son aura. Dès qu’il y pose un pied, la scène lui appartient. Même en répétition, l’implication qu’il met dans chacun de ses gestes force l’admiration.
Mais Michael Jackson n’est évidemment pas une star comme les autres. Son rapport aux autres est unique. Durant tout le film, le spectateur s’en rend compte. Malgré la cinquantaine, Michael Jackson est encore un enfant. Le réalisateur du concert le sait et lui accorde toute l’attention qu’il réclame, se plie ) toujours avec diplomatie – à ses volontés artistiques et fait surtout en sorte que la star se sente bien. Pour tout dire, cela semble être le cas. Sur scène, il est le plus heureux. Les « I love you » croisent les « god bless you » qu’il lance dès qu’on lui prête un peu d’attention. La réussite du film réside ici. Dans « This is it », on voit l’artiste, le perfectionniste, le maniaque, le génie et surtout, ce grand idéaliste qui ne veut rien d’autre qu’apporter un message de joie à son public. La larme n’est pas obligatoire à la fin. Non, le sourire est de rigueur. Le sourire d’être entré dans l’intimité d’un génie. D’un génie de la pop mais surtout d’un génie heureux…
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