Sliimy : la pop lui va si bien
Tout juste 20 ans, une silhouette androgyne, une voix inqualifiable et envoûtante, un accent anglais parfait, de longues boucles brunes soyeuses, des lunettes improbables et un look made in Britain… c'est Sliimy. Le jeune chanteur stéphanois s'apprête à sortir son premier album, Paint your face, à la pop colorée et acidulée. Un air de Mika ? C'est certain. Mais qu'importe car cette fois, le phénomène vient de notre beau pays, la France.
Pourquoi as-tu choisi Sliimy comme pseudonyme ?
Déjà, parce que mon prénom et tout le reste, c'est secret (rires). Tous mes amis m'appellent Sliimy depuis le collège. On m'appelait aussi le spaghetti, mais bon j'en ai eu un peu marre de ce surnom là (rires). Sliimy n'est pas un personnage créé, c'est vraiment moi car je suis très mince. De plus, je trouve que les deux « i » de Sliimy sont très visuels, cela fait comme un smiley, ils sont faits pour faire sourire. Et cela sonne très bien pour la musique.
On te compare déjà à Mika. Es-tu flatté ou plutôt agacé ?
Cela ne me dérange pas du tout. J'aime beaucoup Mika et je trouve que c'est une belle comparaison. Ensuite, nous sommes différents, nous n'écrivons pas la même chose et les sonorités de nos morceaux ne se ressemblent pas du tout. C'est sûr qu'au niveau du look, je lui ressemble, mais j'ai toujours été ainsi. Je ne vais pas tuer mes parents parce qu'ils m'ont fait avec des boucles et cette tête (rires). Pour ça, je n'y peux rien, je suis simplement moi.
Comment as-tu rencontré Feed, ton binôme artistique ?
Grâce à un concours auquel j'avais participé à Saint-Etienne. J'avais écrit ma première chanson, When life, et j'ai pu l'enregistrer dans un studio. C'est là que je l'ai rencontré et nous avons décidé de travailler ensemble durant l'année de mon bac. Il y a tout de suite eu une entente et même, une certaine osmose entre nous. Aujourd'hui, nous nous amusons et c'est un véritable échange artistique. C'est la première personne avec qui je travaille et j'apprends beaucoup avec lui.
Tu ne joues pas d'instrument…
Non (il fait semblant de pleurer, ndlr). J'ai toujours voulu jouer, mais je n'ai jamais eu la chance de le pouvoir. Je vais d'ailleurs me mettre au piano bientôt. C'est une envie très personnelle de découvrir de nouvelles choses pour m'épanouir. Feed par contre est autodidacte, il joue de tout. C'est un très bon producteur et il est très inspirant. C'est rare de trouver quelqu'un comme lui aussi rapidement.
Tu as bénéficié d'un énorme buzz sur le net grâce à ton myspace et aux vidéos que tu as postées. Imaginais-tu à ce moment-là que c'était le début d'une carrière ?
Absolument pas (rires). J'ai eu mon premier blog au collège et la musique est venue un peu plus tard. Je ne m'attendais pas du tout à ce que cela prenne une telle ampleur. Lorsqu'on est tout seul chez soi sur sa chaise, devant son ordinateur, à poster des trucs, on ne se dit pas qu'un jour on va débarquer à Paris pour répondre à des interviews assis sur un fauteuil en cuir (rires). C'est très bizarre et magique.
Qu'est-ce qui a changé dans ta vie depuis ?
J'ai emménagé à Paris, mais c'est un choix personnel. Je ne me suis pas échappé de Saint-Étienne (rires). Mon portable aussi a changé, je reçois mes mails dessus maintenant (rires). Je bouge aussi beaucoup, c'est la course en ce moment. Il y a également des gens qui ont retrouvé mon numéro par magie (rires). Cela permet de retrouver d'anciens amis, mais il faut aussi faire attention. Heureusement, je suis entouré par des personnes qui veillent sur moi, mais bon je ne suis pas non plus naïf comme on pourrait le croire.
Tu écris et tu chantes uniquement en anglais…
Oui, cela vient de toute cette culture anglophone et de la pop que j'écoute depuis tout petit, comme les Beatles, les Bee Gees, les Scissor Sisters, Lily Allen… Cela m'a vraiment habitué à la langue. Écrire et chanter en anglais est pour moi la façon la plus simple de dire les choses et cela s'apparente vraiment à la pop. Au niveau des sonorités, c'est beaucoup moins monotone que le français. Je n'ai pas la prétention de dire que je peux écrire en français, je n'y arrive pas. Peut-être que cela viendra un jour.
Ce qui est bien avec ton album, c'est qu'on revient à une pop désintéressée, mais dont les textes gardent de l'importance…
Dans mes textes, ce que j'écris n'est pas toujours positif. J'aime bien mêler les deux aspects de ma personnalité. J'ai ce côté léger et heureux, mais également cynique et ironique. La vie n'est pas toujours facile et je ne suis pas toujours heureux, mais prendre ces choses là de façon plus légère permet de décompresser. C'était important pour moi que cela se retrouve dans mes textes et sur mon album. J'aime ce décalage parfois entre mes textes et ma musique. Ce ne sont pourtant pas des paroles super travaillées, je parle vraiment des choses simples de la vie de façon ludique.
Pourquoi avoir intitulé ton album Paint your face ?
C'est aussi le titre d'une des chansons. Et si j'ai choisi d'intituler le disque ainsi, c'est pour montrer le paradoxe et le décalage entre le côté coloré et joyeux du titre et les paroles à double sens du morceau. Il faut bien écouter les paroles et tout le monde saisira le paradoxe. Cela représente très bien l'ensemble de mon album qui est à double sens également.
Pourra t-on retrouver ta première chanson, When Life, sur l'album ?
Seulement en bonus sur l'édition limitée avec la reprise de Womanizer de Britney Spears et le titre Close & Open. Comme When Life est la première chanson, je voulais absolument la mettre, mais elle ne collait pas forcément avec l'enchaînement de l'album. J'ai commencé à écrire tardivement et du coup, j'ai un peu tout déballé dans ce morceau. D'ailleurs, cela se retrouve aussi dans le rythme qui est assez rapide. J'y parle de plein de choses, notamment du blues.
Tu as déjà réfléchi à l'aspect visuel de tes concerts ?
Pour l'instant, nous donnons des concerts assez simples. Je développe plus le côté artistique, je chante et je m'amuse. Le contact avec le public est aussi essentiel. Mais on y travaille pour faire quelque chose de plus en plus cool, surtout que les chansons de l'album ressortent beaucoup plus sur scène. J'en suis assez content. Et j'aimerais faire un duo avec Lily Allen, un jour… (rires).
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