Olivia Ruiz Parmi les étoiles

Olivia Ruiz parmi les étoiles, certes… mais elle n'est pas pour autant qu'une simple étoile filante. Non, c'est un météore et le titre de son nouvel opus, Miss Météores, le prouve : Miss pour mademoiselle – eh oui, la belle est encore jeune et compte bien s'appesantir dans l'univers de la musique jusqu'à ce qu'on puisse dire madame – et Météores pour prévenir, sûrement, que ce troisième album va s'écraser et s'ancrer sur les platines comme il pourrait le faire dans la pierre. Car le disque de la belle (à en crever) est inoubliable une fois écouté et donne une furieuse envie de crêpes aux champignons… allez savoir pourquoi. Peut-être le dernier repas de l'auditeur. Pas de panique, c'est bien la première fois qu'on est aussi content de se faire happer par un météore.

Pour réaliser Miss Météores, ton nouvel opus, tu as de nouveau travaillé avec Mathias Malzieu et Alain Cluzeau. Tu t'es donc lâchée un peu plus je suppose ?

C'était plus facile de travailler avec eux car ils savent décoder les images que je leur donne, ils comprennent tout de suite où je veux en venir. Ils me connaissent, ils savent ce que j'aime et ce que je déteste. De plus, ils savent mettre de côté leur ego et c'est vraiment très appréciable. C'est vrai que j'ai aussi passé un cap dans mon écriture, je me suis plus laissée aller, je suis plus décomplexée à ce niveau. Quand je relis mes textes après quelques temps, je me rends compte que je règle mes problèmes à travers mes chansons, même si ce n'est pas clairement formulé. C'est comme une thérapie (rires).

Après 60 000 albums de Miss Météores vendus en une semaine, tu paniques encore comme le dit ton premier single extrait de l'album ?

Je ne panique pas (rires), mais c'est vrai qu'il existe toujours des doutes. Pour la chanson, j'aimais bien le claquement du mot « panique », je trouve que c'est un mot qui raisonne, qui a un vrai groove. Mais oui, comme tout le monde, je doute parfois. Il y a des moments où je suis très à l'aise et d'autres où je me demande ce que je fous là. Chaque disque est comme un nouveau départ et être artiste est une éternelle remise en question. Je le savais quand j'ai choisi de faire ce métier, ce n'est pas confortable mais c'est ce qui rend les choses excitantes.

Quelle est l'histoire de Elle panique ?
C'est une chanson qui raconte ce combat quotidien contre ses angoisses et ses doutes, le fait de décider de les chasser ou d'en faire des amis intimes pour mieux avancer. L'essentiel, c'est que cela ne te paralyse pas. C'est un morceau que je ne pensais même pas mettre sur le disque au début, mais au fur et à mesure que l'album se dessinait, c'est devenu une évidence pour moi et Mathias que ce serait le premier single. Je fais les choses essentiellement à l'instinct et je n'ai pas forcément toujours une explication (rires). C'est un très bon premier contact avec le disque car ce titre peut parler à tout le monde. Ma maison de disques aurait préféré Belle à en crever.

Tu finis sur un morceau caché, Six mètres…
C'est une lecture, un titre parlé, qui ferme mon histoire précédente, celle de La femme Chocolat. C'était donc important pour moi qu'il ferme ce disque aussi. Cela veut en quelque sorte dire que cette course sans nom était chouette à vivre, c'était comme un marathon, et en même temps, lorsqu'on approche de la ligne d'arrivée, isolée, on n'arrive pas à réellement savourer le succès. Lorsque je tournais pour La femme Chocolat, j'étais toujours seule, je ne voyais plus personne, je n'avais plus réellement de vie, sans cesse à droite, à gauche, en voiture, en promo… et je me suis rendue compte que je voulais partager tout ça et gagner en équipe. Aujourd'hui, j'ai tout ce qu'il faut pour vivre les choses pleinement. Je suis moins pressée comme un citron.


« Je suis assez impulsive »
Le titre de l'album, Miss Météores, ressemble à celui du nouvel opus d'Indochine, La République des Météores…

Ah ouais, j'étais dégoûtée, j'avais vraiment les boules. Évidemment, on cherche toujours le titre qui ne va être qu'à nous et là, c'est quand même pas de bol, même s'il n'y a pas de danger d'amalgame. J'aimerais beaucoup savoir ce qu'en pense Indochine (rires). Miss Météores, c'est un clin d'oeil au titre Don't call me Madam, un clin d'oeil à Miss Météo aussi puisque mes amis me disent souvent que je fais un peu la météo des montagnes, dans le sens où je suis assez impulsive et radicale. Il y a plein de sens, de tiroirs et de ficelles dans ce disque. Les météores ne font que passer, ils ne sont là qu'un instant et en même temps, s'ils percutent quelque chose, ils y restent ancrés à tout jamais.

Tu as d'ailleurs une chanson très prenante et saisissante que tu as appelée Les météores…

Le titre du disque est aussi en référence à ce morceau car il est plus inattendu par rapport à ce que je fais d'habitude. Je ne suis pas du genre à chanter beaucoup de chansons d'amour, ni à raconter des choses très profondes et là je me suis aventurée sur un terrain très intime. J'avais alors envie d'y faire honneur.

Il y a beaucoup de guests sur cet opus, notamment le groupe britannique The Noisettes. Comment les as-tu rencontrés ?
C'était il y a trois ans lors d'un concert en Espagne. Nous avons tout de suite accroché et nous avons décidé de travailler ensemble.

Sur la pochette de l'album, tu es habillée en poupée…
C'est une jeune artiste, Peggy, dont j'achète les poupées depuis plusieurs années, à qui j'ai demandé de créer une poupée plus ou moins à mon effigie. L'univers de cette pochette est très onirique car avec cette paire de ciseaux, on ne sait pas si je vais me laisser tomber dans le vide en coupant les fils de ma propre balançoire . J'aimais l'idée de laisser une liberté totale d'interprétation à celui qui aurait le disque dans les mains.

Ma chanson préférée est Les crêpes aux champignons et je ne pense pas être la seule à l'aimer…
Non et c'est vrai que beaucoup de gens me disent que c'est leur préférée, c'est étonnant. C'est la première fois que je passe du temps sur un texte pour qu'il y ait vraiment un effet de surprise, je voulais ma chanson à chute.


O.RUIZ

Miss Meteore

Polydor/Universal Music


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés