Que faire avec ou sans le bac ?

Raphaël Hudry

Que faire avec ou sans le bac ?

 

A l’heure où vous lirez ces lignes, vous n’aurez qu’une seule idée en tête : le bac, le bac et encore le bac. Mais ce que vous allez faire après est encore plus important. Voici donc quelques conseils pour vous aider à choisir votre formation post-bac, que vous ayez, ou non, décroché ce fameux diplôme.

On vous en parlait depuis des années, mais le temps où vous auriez à passer le bac et à faire des choix cruciaux pour votre avenir vous semblait loin. Vous y êtes maintenant confronté et le tout est de pas se tromper en s’engageant dans une voie qui ne vous plairait pas. Les détenteurs du bac n’ont que l’embarras du choix entre les IUT, BTS, écoles spécialisées, universités et autres grandes écoles… mais il parfois difficile de s’y retrouver. Quant à ceux qui ont raté l’examen du bac ou qui ne veulent pas aller jusque-là, pas de panique, des opportunités d’avenir existent.

Post-bac : choisir en fonction de critères précis

Projetons-nous un peu dans l’avenir : nous sommes en juillet, vous venez d’avoir les résultats du bac et vous êtes – brillamment – devenu bachelier. Il s’agit maintenant de vous orienter vers une filière et une formation. Pour cela, des éléments précis sont à prendre en compte (sélectivité, débouchés, coût de la formation…), et à confronter à des critères plus personnels. Ainsi, ceux qui veulent vite entrer dans la vie active privilégieront les filières courtes des BTS et DUT. Avec une centaine de spécialités pour le premier et une quarantaine pour le deuxième, difficile de ne pas en trouver une qui vous attire. A noter qu’une formation en alternance est un très bon moyen d’acquérir une expérience professionnelle favorisant l’entrée sur le marché du travail.

Si vous êtes prêt à faire au moins trois ans d’études (jusqu’à cinq ans pour le master et huit pour le doctorat), direction l’université, le classique des classiques. L’enseignement y sera plus général, mais vous aurez une plus grande autonomie… qui peut rapidement mener au relâchement. Concernant les grandes écoles (ingénieurs, commerce, vétérinaire, ENS…) et écoles spécialisées (art, paramédical, archi…), les formations durent également trois ans minimum. La sélectivité de la majorité des écoles est élevée et un passage par une classe préparatoire est parfois (et même souvent) requis.

Pour les indécis qui ne savent pas encore où ils veulent s’orienter, ne vous précipitez surtout pas vers une filière choisie à la hâte et par défaut. Afin d’éviter de vous lancer dans une voie où vous pourrez échouer brutalement, vous pouvez prendre une année sabbatique. Ce qui n’est pas synonyme de repos : vous devrez réfléchir à votre avenir étudiant et professionnel à l’aide de conseillers. Un voyage à l’étranger pour perfectionner une langue étrangère ou pour travailler est aussi possible.

Le bac, pas forcément indispensable

Si vous avez raté l’examen du bac, la solution fortement recommandée est de redoubler votre année de terminale pour obtenir le fameux diplôme. Selon les statistiques de l’Onisep, plus de 80% des lycéens deviennent bacheliers lorsqu’ils le repassent une deuxième fois, tout n’est donc pas perdu ! N’oubliez pas que vous pouvez aussi le passer en candidat libre l’année prochaine – ce qui nécessite toutefois une bonne préparation – tout en profitant de ces quelques mois supplémentaires pour approfondir une langue étrangère, ce qui sera un atout supplémentaire.

Quant à ceux qui veulent se lancer dans des études sans passer par la case « bac », sachez que des filières sont toujours ouvertes aux non-bacheliers mais prenez bien le temps de réfléchir : elles sont peu nombreuses et vous serez en concurrence avec des bacheliers.

L’université. Des cursus universitaires ont été spécialement créés pour les non-bacheliers. C’est le cas du DAEU (Diplôme d’Accès aux Etudes Universitaires), réservé aux lycéens d’au moins 20 ans justifiant de deux années d’activité professionnelle, ou aux non-bacheliers de plus de 24 ans ayant arrêté les études depuis deux ans. C’est assez restrictif, mais ce diplôme permet d’accéder aux filières supérieures en seulement un an. A noter qu’il existe un DAEU A (plus littéraire) et un DAEU B (à dominante scientifique).

 

Si vous visez des études juridiques, optez pour la capacité en droit. Accessible aux non-bacheliers à partir de 17 ans, cette formation universitaire vous apportera les bases du secteur juridique (droit pénal, public, privé). Vous pourrez ensuite entrer en première année de licence de droit, ou directement en deuxième année si vous avez plus de 15/20 de moyenne. Mais rien ne vous empêche de vous orienter plutôt vers un DUT carrières juridiques.

Justement, les formations courtes en BTS ou DUT sont les dernières voies possibles pour les non-bacheliers… Du moins en théorie. En effet, 2% seulement des inscriptions en IUT sont faites par des étudiants sans bac. Seuls les établissements privés qui proposent des BTS vous recruteront sans problème, mais ils sont beaucoup plus onéreux.

Les filières spécialisées. Certaines écoles privées disposent aussi de cursus spécialisés en trois ou quatre ans accessibles aux non-bacheliers. Les métiers administratifs, de l’audiovisuel, du multimédia, du dessin technique, du stylisme, du commerce ou encore de la gestion y sont les plus représentés. Une cinquantaine d’écoles d’art comme l’ENSBA ou les Beaux-Arts recrutent également des étudiants qui n’ont pas passé le bac.

Si vous êtes plutôt sportif qu’artiste, pourquoi ne pas passer le BEES, Brevet d’Etat d’Educateur Sportif ? Accessible aux lycéens de terminale âgés d’au moins 18 ans, il vous permettra de devenir éducateur sportif dans plus de 60 disciplines. Mais vous devrez avoir l’Attestation de Formation aux Premiers Secours (AFPS). Citons également la possibilité de passer des diplômes du Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports (comme le BAFA) pour exercer dans le domaine de l’animation.

Quant aux plus courageux et patriotiques d’entre vous, ils n’oublieront pas que l’armée recrute des volontaires pour des engagements de trois à cinq ans. Une fois les tests et/ou concours passés, vous aurez accès aux formations internes des différents corps d’armée allant de la mécanique au paramédical en passant par l’informatique. Avec la fierté d’aider votre pays en plus.

Travailler directement, c’est possible. Oui, certains métiers sont accessibles à ceux qui n’ont pas le bac. Le secteur paramédical est particulièrement riche de ce genre d’alternatives pour les non-bacheliers. Ainsi, les postes d’aide-soignant, d’auxiliaire de puériculture, d’ambulancier, d’assistant dentaire, d’orthoprothésiste, de prothésiste dentaire, de préparateur en pharmacie ou de secrétaire sont accessibles via un examen d’entrée en formation. Vous pouvez aussi passer les concours de la fonction publique de catégorie C (agent administratif, gardien de la paix, agent de recouvrement du Trésor…). Et vous ne le savez peut-être pas, mais Pôle Emploi peut proposer aux jeunes de nombreuses formations ou stages diplômants, ouvrant les portes des entreprises. Vous devrez alors établir un solide projet professionnel.


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