Mon premier emploi comme opticien(ne)
A seulement 23 printemps, Oriane travaille comme opticienne collaboratrice pour une enseigne indépendante de Lille. Pour Campus, la jeune nordiste accepte de revenir sur son parcours, depuis l’obtention de son bac scientifique jusqu’à ses premiers pas dans l’univers – parfois impitoyable – de l’Optique. Elle commence par nous poser des lunettes sur le nez afin que nous percevions plus nettement les contours de son métier…
Un opticien peut être polyvalent – comme moi – ou spécialisé dans l’accueil des clients, la vente ou la confection de montures, les examens de vue, les manipulations de lentilles de contact… C’est le cas des employés de chaînes d’optique telles qu’Optique 2000 ou Atol. En tant qu’opticienne, j’essuie de nombreuses critiques, car malheureusement, dans l’esprit des gens, la dimension commerciale prend souvent le dessus sur la médicale. Cela ne m’empêche pas d’aimer mon métier que je trouve valorisant et responsabilisant. Mes clients me font confiance. Ils mettent leur santé entre mes mains.
Ma passion pour les lunettes remonte au lycée. En terminale, – je préparais alors un bac S spé. SVT – je me suis intéressée aux défauts visuels. Pourquoi ? Probablement parce qu’étant fortement myope et astigmate, ces questions me touchaient personnellement. Après le bac, je me suis lancée : j’ai suivi un BEP monteur vendeur – une formation d’un an qui n’existe plus aujourd’hui – puis un BTS opticien lunetier en alternance. Ce rythme, qui permet de travailler en entreprise parallèlement aux études, m’a permis d’être autonome et directement opérationnelle au sortir de mes deux années de BTS.
Après l’obtention de mon diplôme, j’ai pu trouver un job sans passer par la pénible période de prospection. Vous savez, celle où l’on s’arme de patience tout en mitraillant les boites de CV et lettres de motivation. L’entreprise qui m’avait accueillie en alternance m’a immédiatement embauchée en CDI. Quelle chance ! En revanche, j’ai mis du temps à m’adapter aux conditions de travail : rester debout toute la journée, surmonter ma timidité excessive pour aborder les clients…
Des clients qui ne sont pas toujours aimables. Un jour, un consommateur en colère a appelé : il menaçait de porter plainte contre la boite car sa monture ne lui convenait pas. Calmement, je lui ai conseillé de passer au magasin afin de remplacer ses lunettes gratuitement. Quelques jours plus tard, il est venu me voir… métamorphosé. Après la tempête, l’accalmie et la reconnaissance. Comme quoi, il ne faut jamais laisser un client dans l’embarras ! Patience, empathie, confiance : ce sont les maîtres-mots de l’opticien. Ce métier exige aussi une certaine force de caractère face aux clients qui, incultes sur le sujet des mutuelles, réclament des arrangements ou des remises invraisemblables pour ne pas payer leur équipement.
En dehors de ces deux anecdotes, la profession d’opticien est un plaisir au quotidien. Chaque jour, je rencontre une foule de personnes différentes. J’ai souvent la chance de revoir d’anciens clients, qui viennent avec toute leur famille, pour parler lunettes bien sûr, mais pas seulement. J’aime aussi manipuler les montures en atelier. C’est extrêmement plaisant et gratifiant d’habiller le visage des gens.
Par ailleurs, mes missions – et mon niveau de responsabilité – ont pu progresser au cours du temps. Unique employée, je me suis vite retrouvée seule au magasin. J’ai appris à gérer simultanément les clients, les montages, les commandes… Dans un avenir proche, je souhaite rester dans la même boite et continuer à évoluer en son sein.
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