La menace terroriste en France est-elle bien réelle ?

La France ne parlait que de l’affaire Bettencourt, de la réforme des retraites ou de l’expulsion des Roms. Quand soudain, la menace terroriste qui plane sur la France « n’a jamais été aussi grande », selon Bernard Squarcini, le patron de l’antiterrorisme français. Peut-on réellement croire cette information ?

Depuis le 16 septembre, et l’enlèvement des cinq Français salariés d’Areva au Niger, un seul mot revient dans la bouche des politiques : le terrorisme. Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a multiplié les alertes : « la menace est réelle, notre vigilance est renforcée », « la menace est à un niveau élevé », ou encore « la menace ne fait que se préciser ». Ouuuuuuuh (à prononcer avec un air de fantôme de film d’horreur). Ca fait peur.

La France doit-elle réellement craindre une attaque terroriste importante ? Ce n’est pas impossible, quand on voit combien les organisations terroristes visent l’occident. Mais les adeptes de la théorie du complot sont nombreux à remettre en question les alertes récentes.

Comment ne pas croire que le terrorisme sert à des fins politiques pour renforcer le pouvoir en place et étouffer les affaires en cours ? Si le responsable des renseignements a pu rendre publique le niveau de la menace en France, il a eu l’approbation du Président ou d’un membre du gouvernement. Le but : vendre de la peur. Ne sous-estimez pas le pouvoir de la peur sur une population. L’insécurité était le principal cheval de bataille de Nicolas Sarkozy, et la lutte contre le terrorisme, celui de Georges W. Bush. Faites un mélange des deux, et vous avez surement la recette gagnante pour une élection présidentielle.

Surtout que, normalement, le niveau d’alerte du terrorisme n’est pas rendu public sans arrestation de suspects ou d’opération de police, selon Slate.fr, qui précise que « la lutte anti-terroriste et le renseignement sont des domaines où le secret et la discrétion sont généralement de mise ». Par exemple, saviez-vous que la France déjoue deux ou trois attentats tous les ans ? Les effets négatifs de cette médiatisation se sont manifestés tout de suite : une augmentation des fausses alertes concernant des sacs solitaires, qui bloquent les transports et donnent plus de travail aux forces de l’ordre. Souvenez-vous du sac qui a bloqué le TGV la semaine dernière, où les « explosifs » étaient en réalité du savon. Cela dit, on peut noter aussi un regain de vigilance de la part des usagers, ce qui peut être bénéfique.

Bien entendu, personne, y compris l’opposition, ne peut réellement alimenter la thèse de l’Etat manipulateur. Car de telles hypothèses sont difficilement prouvables. François Hollande a d’ailleurs demandé la semaine dernière une réunion entre Brice Hortefeux et les différents partis pour éclaircir la situation. Sans réponse. Ségolène Royal, quant à elle, estime que « les Français ne sont pas dupes », et que « la lutte contre le terrorisme est une action sérieuse et discrète, incompatible avec l’annonce de pics d’alerte…comme par hasard pendant les mouvements sociaux ». Ah oui, effectivement.

Slate, Le Monde, Le Figaro


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