Notre île…
Hier, j’ai rencontré Danakil, groupe de reggae français qui grimpe à toute vitesse dans les charts. En ressortant, une vague d’espoir s’était emparée de mon cerveau un peu névrosé par la peur de la grippe A. « Mon île », une de leur chanson décrivant la possibilité d’un autre monde, m’avait convaincu. « A chacun son paradis, à chacun son idéal de vie », j’y croyais moi à leur idéal libertaire. Puis ce matin, j’ai ouvert le journal.
La SPA, censée protéger les animaux abandonnés – mission des plus généreuses – est mise au pilori pour des comptes frauduleux. En même temps, notre cher président – victime s’il en est – se fait justice (presque) lui-même dans l’affaire Clearstream. Un sombre règlement de comptes politico-politique. Toujours sur l’Hexagone, les postiers ne postent plus, font la grève, râlent encore et toujours contre ce gouvernement qui n’a qu’un mot à la bouche : « privatisation », bafouant par la même occasion les quelques dernières fondations de notre système encore un brin social.
Pendant ce temps-là, Martine Aubry, chef de l’opposition, découvre que la France ne s’arrête pas au périphérique parisien. La chef de la rose part à la rencontre des gens. Ceux-là même oubliés depuis longtemps par un parti vérolé et pourtant ce sont bien eux qui votent. Mais est-il encore possible de croire que le PS apportera une solution ? Ne serait-ce qu’une idée ? Pas sûr… Et encore, ils n’en sont même plus là. La gauche s’est salie, s’est trahie. Truquée l’élection du chef de parti ? Peut-être bien. En tout cas, le flou persistant sur cette affaire très sale ne fait de bien qu’au pouvoir en place. Certainement pas à la population qui cherche une alternative, une solution.
Bref, on ne peut pas dire que ça roule dans le bon sens en ce moment… Et les perspectives d’avenir proche sont loin d’être réjouissantes. Demain, les chefs d’état occidentaux laissent une tribune à Mahmud Ahmadinejad – merci à W. Bush de l’avoir permis – devant l’ONU. Lui, le président iranien, qui n’en rate pas une, qualifiant l’Holocauste de « mythe », vendredi dernier. Son discours est attendu seulement pour savoir combien de litres d’huile, il va jeter sur un feu – l’Iran contre le « diable » Occident – déjà brasier.
Alors, vers qui se tourner ? Où trouver un début de solution aux maux de la planète ? Pas vers les politiques, c’est désormais et malheureusement une certitude. Non, la solution se trouve ailleurs, dans l’espoir. Croire en des jours meilleurs, les espérer, dessiner sa propre utopie, son île. Les grands changements, les révoltes, les révolutions, sont tous nés d’un espoir fou, d’une utopie contagieuse. « Notre île », celle d’une jeunesse qui ne refuse pas la solidarité et qui a encore de l’espoir pour ce monde, doit exister un jour. Ne faire qu’y penser ne changera pas les choses c’est sûr, mais l’imaginer semble déjà un bon début…
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