La faute à pas d’égalité des chances
Ce matin, en ouvrant le journal, deux articles qui se répondent : l’un glace (et ce, malgré la température polaire) et l’autre réchauffe un peu. Pas assez.
Le premier, c’est le refus de la Conférence des Grandes Ecoles d’instaurer un quota de 30% d’élèves boursiers sur critères sociaux, refus répondant à la demande de Valérie Pécresse de faire évoluer leurs méthodes de recrutement pour atteindre l’objectif gouvernemental desdits 30%. L’association des Grandes Ecoles entend poursuivre un soutien individualisé des étudiants défavorisés car toute autre politique « amènerait inévitablement une baisse du niveau moyen ». Vous l’aurez compris grâce à cette petite leçon de discrimination : les boursiers sur critères sociaux font baisser le niveau scolaire. C’est bien connu. Cette réticence est d’autant moins compréhensible que nombre de Grandes Ecoles ont d’ores et déjà des programmes favorisant l’égalité des chances.
Le second article concerne la mise en place par la Femis d’un programme d’égalités des chances pour les boursiers sur critères sociaux et les jeunes issus de zones d’éducation prioritaire. Cette initiative permettra aux jeunes défavorisés de participer gratuitement à un atelier de cinéma au mois de juillet et donc d’acquérir des techniques et des connaissances nécessaires à la bonne préparation du concours d’entrée de la prestigieuse école de cinéma.
Il fait un peu moins froid…
Ce matin, en ouvrant le journal, on n’avait pas envie d’écrire un énième pamphlet sur l’absence d’une véritable école de la République, celle qui est censée être accessible à tous. On n’avait pas envie de pérorer sur l’éducation française à deux vitesses. On n’avait pas envie de rappeler qu’en 2008, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche réforma le système de bourses sur critères sociaux, ramenant le nombre de critères d’attribution à peau de chagrin, de dix à trois pour être exact. On n’avait pas envie de faire un raccourci amer avec la tentative avortée du meilleur fils à papa de France d’accéder à une fonction peu en rapport avec ses compétences.
Ce matin, en ouvrant le journal, on pensait que c’était acquis, que ça avançait.
Ce matin, en ouvrant le journal, on n’avait pas envie de faire cet édito. Et pourtant, puisqu’il le fallait…
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