FN : Marine Le Pen réclame l’interdiction du port du voile dans la rue

Ils sont peu nombreux, cette année, les hommes politiques à avoir effectué une rentrée aussi retentissante. Dans un entretien donné au Monde, la fille de Jean-Marie Le Pen se déclare favorable à l’interdiction du port du voile et de la kippa dans l’espace publique, y compris dans la rue. Ce n’est pas la première fois que la présidente du Front nationale prône l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires, mais cela était jusqu’ici limité aux administrations publiques.

A l’interrogation sur l’aspect liberticide d’une telle interdiction, elle rétorque : « ça dépend de ce que vous considérez comme la liberté. On vous interdit de vous balader nus dans la rue… C’est liberticide ? »

Interrogé dans le même entretien sur l’affaire des caricature de Charlie Hebdo, elle a aussi déclaré:  « Je ne vois pas l’intérêt d’aller heurter les gens dans ce qu’ils ont de plus intime. Mais cette possibilité de la provocation est un inconvénient de la liberté d’expression qui, par ailleurs, a énormément d’avantages. Et la liberté d’expression, dont dépend la liberté de la presse, ne se négocie pas. »

Ces déclarations n’ont pas manqué de faire réagir la classe politique.

En marge de l’inauguration, à Drancy, d’un  mémorial de la Shoah, François Hollande, interrogé sur la dernière proposition de l’ex-candidate à l’élection présidentielle, a répondu que « Tout ce qui déchire, oppose, divise est maladroit et donc nous devons appliquer les règles, les seules règles que nous connaissons c’est les règles de la République et de la laïcité », sans pour autant s’étendre davantage sur le sujet. Le ministre de l’éducation nationale, Vincent Peillon à quant à lui suggéré que Marine Le Pen était  » la première des intégristes. »

Même le très droitier Lionel Luca, membre de la droite populaire, a expliqué que « juridiquement parlant, c’est impossible. Vous pouvez vous habiller comme vous le souhaitez du moment que vous ne dissimulez pas votre visage. On rentrerait dans la logique de la société maoïste qui imposait des tenus au Khmers rouges.«