La Maison de Bernarda Alba à la Comédie Française

La pièce de Federico Garcia Lorca est écrite en 1936, en pleine guerre civile et deux mois avant l’ exécution de l’auteur par les franquistes, à l’âge de 38 ans. Il a fallu attendre 1945 pour la voir à l’affiche, à Buenos Aires. Elle a été longtemps censurée par le pouvoir franquiste car elle dénonce le poids des traditions et des superstitions dans l’Espagne des années trente tout en décrivant une société prisonnière de ses croyances, tyrannique et qui empêche tout épanouissement.

La mise en scène de Lilo Bauer, sans manquer d’humour, est aussi sombre, violente  et dramatique  que l’histoire elle-même : à la mort de son mari, Bernarda  Alba impose à ses cinq filles un deuil de huit ans et l’isolement total.  Les acteurs – ou plutôt les actrices, les hommes n’apparaissant ici que comme des ombres,  toutes bouleversantes de sincérité et de désespoir mènent ce huis-clos avec une maîtrise parfaite du jeu. Dans un décor en noir et blanc et sur une musique originale de Mich Ochowiak, se racontent les passions, les désirs cachés, les frustrations, mais aussi les fantasmes des femmes bafouées par la société. Une fresque bouleversante qui rappelle les années noires de l’Espagne.  (photo Brigitte Enguérand)

Jusqu’au 25 juillet – Comédie française – Salle Richelieu

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