Jean-François Copé : après Marine Le Pen, clash avec Fillon

Au lendemain des cantonales qui ont vu une relative montée du FN, mais surtout une terrible défaite pour la droite, les désaccords entre les cadres de l’UMP se multiplient. Exemple le plus flagrant avec Jean-François Copé qui, après un accrochage avec Marine Le Pen – ça, ça peut se comprendre –, déplore l’attitude de François Fillon dans le débat sur la laïcité.

Rien ne va plus à l’UMP. Alors que Nicolas Sarkozy plonge dans les sondages, la majorité emprunte certaines idées à l’extrême droite ce qui favorise(rait) le Front National, ses électeurs préférant « l’original à la copie », selon Marine Le Pen. Et forcément, quand ça va mal dans un parti, les divisions entre les cadors s’affichent. C’est le cas pour Jean-François Copé qui a fustigé la récente déclaration de François Fillon concernant le débat sur l’islam, la laïcité, pardon, qui sera lancé le 5 avril.

Invité hier soir sur Canal+, le secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé s’est exprimé concernant ce fameux débat. Il a ainsi estimé que « certains n’en veulent pas […] parce qu’ils ont probablement été mal informés ». « Et puis, il y en a, disons, les choses, qui y ont trouvé l’occasion d’une posture », a-t-il ensuite ajouté. « Il y en a » ? De qui donc parle t-il ? Lorsqu’on lui demande s’il fait référence à François Fillon, Jean-François Copé répond : « peut-être, après tout. »

le Premier ministre avait assuré fin février sur RTL qu’il s’opposerait à ce débat s’il devait « stigmatiser les musulmans » ou « se centrer sur l’islam ». Sauf que Copé lui reproche  ses réserves : « Jean-Michel Apathie, lorsque vous l’interrogez sur RTL […] au lieu de vous répondre « on a vu tout ensemble avec le Président de la République et Copé, ce sera sur la laïcité, ce sera positif », il [François Fillon] vous dit juste « si c’est sur l’islam, je m’y opposerais. » » Et Jean-François Copé de fustiger : « lorsque ce type de choses est présenté ainsi, on a envie de dire « on ne peut pas jouer collectif, une fois ? » » Effectivement, si l’UMP ne parvient pas à régler ses dissensions internes, cela laissera sûrement une place à Marine Le Pen en 2012.

Lundi matin, le secrétaire général du parti présidentiel avait déjà « attaqué » Fillon, reprochant « un problème d’articulation entre le parti et le gouvernement ». Visiblement, la récente initiative du Premier ministre – l’appel à faire barrage au FN pour les cantonales, à l’inverse de la politique « ni FN, ni PS » fixée par le Président – n’est toujours pas digérée.

On rappelle que c’est Copé lui-même qui a lancé l’idée du débat sur la laïcité, accusé par certains membres du parti majoritaire de « faire monter le FN ». Auquel s’ajoutent les nombreuses critiques pour sa gestion des cantonales qui furent un échec pour la droite. Réagissant ce matin sur Europe 1, Etienne Pinte, député UMP et proche de Fillon, a estimé que Copé devait « démissionner » afin d’éviter « qu’il soit le fossoyeur de l’UMP. » Carrément?

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